Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BRUSCHI, Angiolo “Angelo” ; “Ernesto TORRES”

Né à Livourne (ou à Vezzano) le 3 août 1900 — mort le 8 août 1986 — Peintre — Vezzano Ligure — La Seyne (Var) — Luxembourg — Bruxelles — Paris — Espagne
Article mis en ligne le 19 juillet 2011
dernière modification le 21 août 2024

par R.D.
Angiolo Bruschi

Né dans une famille de 6 enfants qui tenait une petite fabrique artisanale de roues pour véhicules tractés par des chevaux, Angiolo Bruschi passa son adolescence à Vezzano Ligure (La Spezia) où à partir de 1917 il commença à fréquenter les militants anarchistes de la région dont les frères Renato et Nello Olivieri, Silvio Casella, Umberto Marzocchi et Pasquale Binazzi.

En juillet 1919, en plein Bienno Rosso, alors qu’était organisée la réquisition de marchandises et leur distribution à la population pat les Bourses du travail, il participait au pillage de magasins à La Spezia ce qui lui valut d’être arrêté, inculpé avant d’être finalement amnistié.

Après avoir fait son service militaire dans la Marine royale à bord du Pisa, il retournait à Livourne où ses parents tenaient une petite trattoria et travaillait comme peintre sur les chantiers du bâtiment.

Angiolo Bruschi, qui était notamment abonné à la revue Pensiero e volontà éditée à Rome par E. Malatesta, pour échapper à une arrestation par la police fasciste, parvint le 22 décembre 1922 à s’enfuir en France : à la gare de Livourne et pour échapper aux fascistes qui contrôlaient les voyageurs, vêtu d’un casque et d’un manteau militaire, il s’était mêlé à une escouade de carabiniers.

Installé d’abord à la Seyne-sur-Mer (Var), il y était soupçonné par la police d’y être « Le chef du groupe anarchiste communiste italien » et le 29 juin 1925 fut l’objet d’un arrêté d’expulsion et partait pour Paris où il allait résider 229 rue de Crimée. Après une visite clandestine à l’un de ses frères début 1926 à Vezzano Ligure, il fut arrêté le 24 mai 1926 lors d’une manifestation à Paris contre la célébration à l’Arc de triomphe du 11e anniversaire de l’entrée en guerre de l’Italie et fut reconduit à la frontière belge.

Il allait alors résider entre Bruxelles et le Luxembourg pendant plusieurs années. Entre 1927 et 1929 il était avec Pietro Bruzzi l’un des animateurs du groupe anarchiste d’Esch-sur-Alzette (Luxembourg) et habitait au café Solazzi. Il diffusait alors journaux et brochures antifascistes et récoltait des fonds en faveur des prisonniers politiques. C’est sans doute à cette époque qu’il croisa au Luxembourg le compagnon Luigi Ballarin. Le 10 février 1928 il fut condamné à Paris à 2 mois de prison pour infraction à arrêté d’expulsion, puis fut recherché en vain dans le var à l’automne 1928.

En juin 1930, à la suite d’un attentat commis commis en mai contre le chancelier de la légation italienne par le compagnon Gino D’Ascanio, il quittait le Luxembourg et gagnait Bruxelles.

A Bruxelles où il résidait 2 rue de la Paille, il continuait de fréquenter les militants anarchistes qui se réunissaient au café Au Roy et fréquentait la librairie de Marcel Dieu dit Hem Day.

Le 10 juin 1931 il participait au meeting public organisé à Bruxelles par le Comité pour le droit d’asile pour protester contre l’exécution en Italie de Michele Schirru auteur d’un attentat contre Mussolini. En septembre 1931 il était condamné par le Tribunal de Mons à 8 jours de prison ferme, 3 ans de conditionnelle et 182 f. d’amence pour “port d’arme illégal”. Dès sa libération il participait les 1 & 2 novembre 1931 au congrès italien tenu en France à Sartrouville où était fondé le Comite anarchico d’azione rivoluzionaria.

Avec Pietro Bruzzi et Luiggi Damiani il serait allé à cette époque à Barcelone où tous trois auraient été membres d’un groupe appelé “Office libertaire de correspondance”, dirigé par l’anarchiste espagnol Rafael Martinez.

Le 25 octobre 1932, en Belgique, il était arrêté pour “infraction à l’arrêté d’expulsion” était reconduit à la fontière luxembourgeoise où il était immédiatement arrêté par les gendarmes et recevait une contravention. Privé de subsustances il était alors contraint de revenir clandestinement en France puis à Bruxelles.

Le 25 janvier 1933, sous la fausse identité de Ernesto Torres, il était arrêté à Bruxelles par la police qui trouvait lors d’une perquisition à son domicile des documents prouvant ses contacts avec les compagnons Carlo Castagna, V. Gozzoli, Mario Mantovano, Hem Day, etc. Il était incarcéré à partir du 8 mars à la prison de Forest.

A sa libération à l’été 1933, il retournait à Paris où il allait continuer de militer notamment dans le Comité d’aide aux victimes politiques et aida notamment le compagnon Amleto Astolfi, l’un des condamnés pour l’attentat commis en mars 1921 au théâtre Diana de Milan.

Le 16 juin 1935 il était l’objet d’un arrêté d’expulsion n’ayany pu lui être notifié après qu’il ait disparu de son domicile. A l’été 1935, il était de nouveau arrêté et condamné à 2 mois de prison et incarcéré le 9 octobre.

En 1936 il tenait une permanence du Comité provisoire pour le droit d’asile, 8 rue Mathurin Moreau.

Dès le 31 juillet 1936, il partait comme volontaire en Espagne, s’enrôlait dans la section italienne de la Colonne Ascaso et participait notamment aux combats du Monte Pelato, Tardienta et Almudevar sur le front d’Aragon. En 1937 il faisait la navette entre l’Espagne et la France, s’occupant de l’enrôlement de volontaires. Puis il se serait intégré au Bataillon Garibaldi des Brigades internationales. Blessé en 1938 et hospitalisé à Vic (Barcelone), où il aurait été arrêté en novembre.

Passé en France lors de la Retirada en février 1939, il fut interné au camp d’Argelès où il fit partie du groupe anarchiste Liberta o Morte et dont il parvint à s’évader. Après avoir gagné la région parisienne, il y était arêté le 30 avril 1939 et était condamné à 4 mois et 15 jours de réclusion pour infraction au décret d’expulsion datant de juin 1925. Il ne fut libéré de la prison de Fresnes que trois jours après la déclaration de guerre.

Début 1941, Bruschi était pris dans une rafle, et figurant sur une des listes de suspects de la Sureté nationale, était interné le 20 février au centre ouvert à la caserne des Tourelles du Boulevatd Mortier. En janvier 1942, au titre du travail forcé, il était envoyé dans le cadre de la politique de l’Ostland d’exploiter les terres des pays occupés, dans les Ardennes au village de Boulzicourt où il allait travailler comme ouvrier agricole. En juin 1944, lors d’une permission à Paris, il adhérait au Comité italien de libération nationale de Vincennes-Saint-Mandé.

A la Libération il revenait à Paris où il adhérait notamment au mouvement antifasciste Italia Libera. Après la mort de son camarade Luigi Ballarin en février 1948, il n’oubliait pas la promesse faire à son ami de s’occuper de sa famille. L’année suivante il devenait le compagnon d’Elisa Ballarin avec laquelle il allait vivre 37 ans et élever ses enfants et petits enfants comme s’ils étaient les siens.

Angiolilo Biaschi est décédé le 8 août 1986.


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