Luc Bregliano, qui était de nationalité italienne, avait adhéré au début des années 1930 au groupe Action libertaire de Marseille, organisé entre autres par Martial Desmoulins qui écrivait à son propos : « Bregliano a été très critiqué, surtout par ses compatriotes qui ne l’aimaient pas car il mettait souvent sans précautions les pieds dans le plat, il disait ce qu’il fallait dire, il ne prenait pas des chemins de traverse… mais moi, il faut que je le dise bien haut, Bregliano était un homme d’action, un garçon très courageux, même téméraire. Il a toujours répondu présent pour des besognes très dangereuses pendant la révolution espagnole. Il ne laissa jamais tomber les copains aux prises avec la justice du pays, même si parfois certains camarades commirent des actes irréfléchis, ne pouvant leur attirer, à eux et par répercussion à nous, que des ennuis, sans aucun profit pour nos idées, pour notre propagande, qui ne s’imposent tout de même pas à coups de pistolets. »
En 1932 il avait été avec Angelo Girelli et Renato Gialluca, l’un des fondateurs d’un comité de soutien aux compagnons Pietro Cociancich et Dante Fornasari, auteurs d’un attentat contre un local fasciste italien à Aubagne. Le comité était administré par Julien Clot.
Luc Bregliano était en 1934 membre du groupe Aurora adhérent à la Fédération anarchiste du sud-est. Il était pendant le Front populaire membre de la Fédération anarchiste provençale, collaborait au Bulletin intérieur de la FAP (Toulon, au moins 11 numéros d’octobre 1935 à août 1936) dont le responsable était F. Dumas et en 1937 le secrétaire de la Jeunesse Anarchiste de Marseille. Il collaborait à cette époque aux journaux La Voix libertaire (Limoges) où il tenait notamment la rubrique “Carnet de l’errant” et au Combat syndicaliste organe de la CGTSR. Il habitait alors 59 avenue Siegfried, cité des Chartreux et figurait sur le Registre des anarchistes établi par les autorités (Arc. Départementales Marseille, Dossier M6/10812). Il fut également l’un des animateurs avec Joseph Gleize du Comité de défense de Joseph Fancella qui avait été condamné le 24 avril 1937 à 20 ans de travaux forcés pour avoir tué un fasciste.
Fin 1938, il formait un nouveau groupe appelé Les anarchistes de Provence qui comptait une douzaine d’adhérents, essentiellement d’anciens membres du groupe Germinal entrés en désaccord avec les positions de l’Union anarchiste. Selon la police l’un des buts de ce nouveau groupe était l’acquisition de terrains pour y cultiver et fonder des colonies agricoles.
Après guerre Luc Bregliano, qui habitait toujours 59 cité des Chartreux, était membre de la Fédération Anarchiste et de la 19e Union régionale de la CNTF dont il était d’abord trésorier puis en 1952, le secrétaire. Les 19-23 juillet 1953 il participait comme délégué — avec notamment Salembier, Yvernel et Fauchois — au 8e congrès de l’AIT tenu à Puteaux.
Luc Bregliano est mort à Marseille en 1967 ou 1968.