Fils d’un sabotier Émile Caffin a été instituteur public dans l’Oise et, quelques années, dans la Seine. De tendance libertaire, homme de caractère, d’une honnêteté chatouilleuse, polémiste, il dut quitter l’enseignement en 1888 suite à à ses démêmés avec l’administration et les politiciens locaux. Réintégré en 1905 il collabora à des feuilles locales, socialistes, communistes, ainsi qu’à Germinal, journal anarchiste édité à Amiens (Somme) qui publia 391 numéros du 19 novembre 1904 au 27 juillet 1914 et avait été fondé par Georges Bastien. Instituteur pendant 16 ans dans le petit hameau de Bray-Rully (Oise) il n’hésitait pas à donner à ses elèves des travaux où il défendait ses idées comme par exemple ceux-ci datés du 25 juin 1921 :
« Copie : Ce n’est pas encore l’heure. Tant que le peuple ne verra pas clairement, aussi clairement qu’il voit que 2 bâtons posés à côté de 3 bâtons font 5 bâtons, tant qu’il ne verra pas, dis-je, cette vérité que les journaux qu’il lit le plus, Petit Parisien, Petit journal, n’ont qu’un but : le tromper, l’amuser niaisement pour l’exploiter, le Capital n’aura rien à craindre. Il faut qu’une révolution, c’est-à-dire une transformation soit mûre dans les esprits pour qu’elle puisse devenir une réalité.
Écriture :
La paix ne se fera que par la vérité.
On peut être un héros sans ravager la terre.
L’Histoire enseigne qu’autrefois
On mettait les voleurs en croix.
Aujourd’hui, les temps sont meilleurs :
On met les croix sur les voleurs.
Conjugaison : Je débarque le monarque ».
Mis à la retraite anticipée, Émile Caffin fut nommé secrétaire de la section de l’Oise des instituteurs syndiqués à la CGTU.
Émile Caffin est mort à Porcheux (Oise) en août 1936.