Edouard Collet avait été signalé comme anarchiste militant au début des années 1890 avec son fils. Il demeurait alors 48 rue Vallier à Levallois et était notamment ami avec Dardare (voir ce nom) qu’il avait employé dans son atelier situé 86 rue du Bois. Le 22 avril 1892, comme de très nombreux compagnons tant à Paris qu’en banlieue et en province, il avait été arrêté préventivement à la manifestation du 1er mai. A la mi mars, comme plusieurs autres compagnons de Levallois – dont Marchand, Ouin, Hébert — il avait été l’objet d’une perquisition. Lors de son interrogatoire il avait notamment déclaré : « Depuis deux ans au moins je ne fais partie d’aucun groupe et je n’assiste plus à aucune réunion. Du jour où on est sorti de la période des études sociales, j’ai dit nettement à mes amis que je ne me sentais ni le tempérament ni la santé nécessaire pour passer de la théorie à la pratique, d’autant plus que j’ai 4 enfants… Je professe en effet des théories anarchistes communistes, mais, depuis deux ans, pour des raisons de santé et de famille, je ne me mêle plus de politique active… Je me contente de soutenir de ma bourse mes anciens compagnons qui ne s’adressent jamais en vain à moi. J’ajouterai aussi que j’estime qu’il faut s’en tenir… à la propagande par la parole et que je ne crois pas le moment venu de créer un mouvement qui n’aurait aucune chance d’aboutir. Je suis resté absolument étranger aux explosions qui se sont produites récemment et je ne puis fournir, sur leurs auteurs, aucun renseignement ».
Il fut fiché en juillet 1894 au fichier Bertillon.