Étienne Decrept était l’un des rédacteurs de La Revue libertaire (Paris, 5 numéros, du 15 décembre 1893 au 20 février 1894) de Charles Chatel et Henri Gauche. Lors de la grande rafle du 19 février 1894, la police s’était présentée au bureau de la revue, 32 rue Gabrielle, où elle avait trouvé Decrept qui y dormait. Il avait alors déclaré au commissaire que “Chatel l’hospitalisait” et il lui avait été permis de se recoucher tandis que la police saisissait quelques papiers et quelques numéros du journal manuscrit Le Paria. La police s’était ensuite rendue à l’imprimerie de la revue, 43 rue de Maubeuge, où elle avait trouvé les 2.000 exemplaires du numéro 5 (20 février-5 mars 1894) prêts à la livraison.
Il fut également l’auteur en 1896 de la chanson Les Libertaires, mis en musique par Mévisto (aîné) dont le dernier couplet disait :
Nous sommes les preux dr la plèbe !Nous savons bien que le bonheurÉchappe aux doigts du travailleurTordu par certains sur la glèbe !Mourir de faim en s’éreintant,Nous semble si lâche ironieQue nous voulons prendre au comptantUn long crédit à l’agonie !Nargue à qui prétend nous soumettreCar nous n’avons, par la sangdieu !Ni feuNi lieuNid dieuNi maître !Car nous n’avons, par la sangdieu !Ni toitNi loiNi RoiNi dieu !