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DEBRONCKART, Jacques
Né le 13 janvier 1934 à Chartrettes (Seine-et-Marne) – mort le 25 mars 1983 - Auteur compositeur interprète - Paris
Article mis en ligne le 9 août 2023
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.
Jacques Debronckart

Après une enfance à Lisieux dominée par la pauvreté et l’insécurité de la guerre, Jacques Debronckart s’était installé en 1948 avec sa famille à Paris où il avait fait ses études au lycée Condorcet puis de musique en auditeur libre du Conservatoire.
Appelé au service militaire en 1958 il échappait de peu à un départ en Algérie, sa compagne étant enceinte d’un garçon.
Il avait commence au début des années 1960 par accompagner au piano les chanteurs Bobby Lapointe, Maurice Fanon et la chanteuse Pia Colombo dans les cabarets de la rive gauche, puis avait comencé à écrire et interpréter ses œuvres notamment à L’Écluse, au Port du Salut L’Échelle de Jacob et à Bobino et enregistrait son premier disque.
Dans les années 1970 il continua de se produire dans divers cabarets dont Les Blancs Manteaux, La Cour des Miracles ou le Café de la Gare.
Profondément humaniste et libertaire il fut l’auteur de plusieurs dizaines de chansons interprétées par lui-même ou par d’autres dont Colette Renard, Francesca Solleville, Bernard Dimey, Les Frères Jacques, Juliette Gréco, … etc. Il avait participé par la suite à plusieurs galas libertaires dont le 24 juin 1973, avec notamment Jehan Jonas, à un gala de solidarité de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) à la salle des fêtes de Thiais au profit de la veuve et des enfants du musicien Hector Perez.

Sa fille, née en 1957, était membre dans les années 1970 du groupe ORA puis OCL du XXe arrondissement qui publiait le bulletin La Commune du XXe (au moins 4 numéros, juin 1973-1974) et animait le ciné-club La Lanterne au local de la rue des Vignoles.

Dans une interview à propos du coté libertaire de ses chansons il déclarait : « J’ai eu le malheur de naitre dans une famille qui, tout en ayant pas un rond, m’a fait croire que je faisais parie d’une élite ! Ca m’a brouillé l’esprit ! Puis j’ai compris que pas d’argent, rien du tout… D’ailleurs le fait d’écrire m’a permis d’y voir un peu plus clair dans mes opinions. Ce que j’écris vaut mieux que ce que je suis et surtout ce que je dis […] J’ai découvert en réécoutant mes chansons que mes opinions politiques me rattachaient plutôt à l’anarchie… »’.

Jacques Debronckart avait notamment participé le 4 novembre 1977, aux cotés entre autres de Catherine Ribeiro et du groupe Imago, au gala Front Libertaire tenu à la salle de la Mutualité à Paris. Le 17 juin 1978 il participa aux « six heures pour l’autonomie ouvrière » puis au gala de soutien à Front libertaire organisé par la groupe OCL d’Orléans.
Après avoir lutte plusieurs années contre un cancer et avoir donné un dernier récital au profit de la recherche pour les maladies du sang en avril 1982, Jacques Debronckart est décédé à Paris le 25 mars 1983

Il avait aussi écrit : “Il ne faut pas croire qu’un pays devient fasciste d’un seul coup. Pas du tout. Cela se fait par petites approches dont les gens ne sont même pas conscients, et puis un beau jour, ils se réveillent sous le régime de l’Ordre".

Œuvres :- Il est l’auteur d’une centaine de chansons dont : - Mutins de 1917 (interdit par la censure), Ailleurs, A Guernica, Chasse à l’homme, La Liberté, J’suis heureux, La jeunesse d’aujour’dhui, Ma mère est espagnole, Mon cher député, Où sont les hommes, Le petit soldat de Fontenoy, La religion, Un homme est debout … et du recueil -"Dans les bars d’Adelaïde" (C. Pirot, 2001)

La chanson interdite Mutins de 1917 sera reprise ultérieurement par Serge Utge-Royo.


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