Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BONNEAU (ou BONNAUD), François

Né le 8 mai 1896 à Angers (Maine-et-Loire) — mort le 29 octobre 1981 — Ouvrier agricole ; cheminot ; ouvrier du bois ; facteur PTT — SFIO — UA — LICP –FA — CGT- CGTU — CGTSR- CGTFO — Angers (Maine-et-Loire)
Article mis en ligne le 14 janvier 2014
dernière modification le 23 juillet 2024

par ps
François Bonneau

Fils d’un maréchal-ferrant qui abandonna lui et sa mère, François Bonneau (parfois orthographié Bonnaud), fut contraint de travailler comme ouvrier agricole dès 1907 et jusqu’en 1916. Incorporé au 4e Zouaves cette année-là, il fut démobilisé en 1919. Expérience qui le détourna définitivement de tout patriotisme.

Il entra ensuite au service de la compagnie des chemins de fer du Paris-Orléans et fut révoqué en 1920 en raison de son rôle pendant la grève du mois de mai. De 1922 à 1932, il travailla successivement dans plusieurs entreprises du Bois à Angers en tant qu’ouvrier machiniste. Syndicaliste et anarchiste, il avait adhéré en 1919 à la SFIO où il exerça les fonctions de trésorier puis de secrétaire du groupe de Saint-Laud (Angers). Membre du Comité pour la IIIe Internationale, il rejoignit, dès sa création la Fédération de la SFIC qu’il quitta quelques mois plus tard. Début 1923 il était le trésorier du groupe anarchiste d’Angers qui adhéra l’année suivante à l’Union anarchiste (UA).

De 1922 à 1924, François Bonneau fut secrétaire de l’Union départementale unitaire ; de 1922 à 1932, il fut également secrétaire du syndicat unitaire puis autonome du Bois et, de 1922 à 1932, responsable du groupe d’études sociales d’Angers. En 1927, il organisa le comité local en faveur de Sacco et Vanzetti. Devenu la « bête noire » des communistes angevins, il fut néanmoins nommé le 25 février 1928 délégué de l’Union locale unitaire d’Angers-Trélazé au IVe congrès de l’ISR à Moscou. Pendant plus d’un mois, du 11 mars au 23 avril 1928, il put rencontrer des anarchistes, en particulier l’italien Francesco Ghezzi qui lui servit de guide et lui permit de se rendre compte de la réalité soviétique.
De retour en France, il publia dans Le Libertaire (du 22 juin au 3 août 1928) un article intitulé : « Une voix discordante dans le chœur des apologistes de la dictature : ce que j’ai vu à Moscou. » p uis à l’été 1929 dénonça l’arrestation de Ghezzi en URSS (cf. Le Libertaire, 15 juin 1929).

En 1928 il était le secrétaire du Groupe d’études sociales (GES) d’Angers. A partir de 1929, il se consacra surtout au pacifisme révolutionnaire au sein de la Ligue des combattants de la paix (LICP).

Dans les années 1930 il collabora notamment au Flambeau et à l’édition régionale de l’ouest de Terre libre dont le rédacteur brestois était René Martin.

Les 19-21 avril 1930 il fut le délégué d’Angers au congrès de l’UACR tenu à Paris.

Ami de Aristide Lapeyre, Marcelle Capy, Jeanne Humbert, il organisa de multiples conférences au nom du groupe d’études sociales d’Angers-Trélazé et, en particulier, celles de Sébastien Faure.

Nommé facteur auxiliaire à Veigné (Indre-et-Loire) en 1932, puis facteur receveur à Lublé (Indre-et-Loire) de 1935 à 1944, il adhéra à la CGT-SR et collabora au Combat syndicaliste.

De retour à Angers en 1944, il s’installa à Saint-Sylvain d’Anjou où il demeura jusqu’à sa mort. Secrétaire du syndicat des PTT, il fut délégué au Ier congrès de la CGT-Force ouvrière en avril 1948.

Retraité, il continua à adhérer à la Fédération anarchiste et mit sur pied un comité local des œuvres laïques et devint pendant plus de dix ans délégué cantonal puis départemental de l’Éducation nationale.

François Bonneau mourut le 29 octobre 1981 à Saint-Sylvain-d’Anjou (Maine-et-Loire).

Œuvre : — Du Maine-et-Loire à Moscou : carnets de luttes d’un anarcho-syndicaliste, 1896-1946 (Ed. du Centre d’histoire du Travail, 2008).


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