Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DUCHMANN, Henri “Jean VALJEAN”

Né à Paris le 27 juillet 1873 — mort le 19 février 1923 — Comptable ; employé de commerce ; journaliste — Paris — Bruxelles — Genève — Saint-Étienne (Loire)
Article mis en ligne le 18 juin 2013
dernière modification le 8 août 2024

par ps
Henri Duchmann

Henri Duchmann était le fils du bimbelotier Michel et de la couturière Joséphine Gothon. Il demetrait chez ses parents 8 rue du Vert Bois puis 53 Avenue de la République.
Au début des années 1890 il était employé comme comptable à l’usine de ferbalnterie Boas (Boulevard de Charonne) où il noua une amitié avec le compagnon Eugène Renoult avec lequel il restera en correspondance.

Après avoir été tiré au sort dans le IIIème arrondissement Henri Duchmann, qui avait collaboré à La Révolte (Paris, 1887-1894) de Jean Grave, avait été ajourné par le conseill de révision le 4 avril 1894. Ce même mois d’avtil il avait quitté Paris — où il demeurait 8 rue du Vertbois — pour Bruxelles où au bout d’une vingtaine de jours il était parti ppur Amsterdam. Un mois après il revenait Paris, puis qielques jous plus tard gagnait Genève où il allait notamment résidé chez le compagnon Ulysse Almeras et dont il avait été expulsé le 21 août 1894. Il revanait alors à Bruxelles où, avec sa compagne Eugénie Collot, il allait résider au 244 Chaussée d’Ixelles. A cette époque il écrivit le 20 octobre 1894 une lettre à M. Meyer, juge d’instruction à Paris, pour se plaindre de la surveilance exercée sur le domicile de ses parents. Il avait tenter d’organiser alors une série de conférences de sociologie, art et ltérature dans les milieux socilalistes révolutionnaires et libertaires En contact avec Élisée Reclus, il avait émis le projet de fonder un journal intitulé L’Homme libre ou L’Ordre (cf. son ournal tenu à Bruxelles en octobre-novembre 1894). Un rapport de police le qualifiant « d’anarchiste intellectuel militant » ajoutait qu’il était “très actif et très intelligent, capable de déployer beaucoup d’énergie et de talent pour le développement de l’idée ».

Son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue d’une « surveillance spéciale aux frontières ».

En avril 1895, suite à la dénonciation d’un voisin qui avait pris une couveuse artificielle pour une machine infernale, il fut perquisitionné à Chatillon.

Le 18 novembre 1896 il avait quitté son domicile, 40 cours de Vincennes, pour effectuer un an de service milittaire dans le 31erégiment d’infanterie basé à Melun.

A la fin des années 1890, il demeurait 80 avenue de Saint-Mandé et était l’animateur du Cercle Léon Tolstoï qui se réunissait chaque vendredi au local du Pot à colle, 9 Cité Prost, rue de Chanzy. Jusqu’en 1899 il avait eu pour compagne Eugènie Collot, puis s’était mis en ménage avec l’ancienne compagne de Deherme.

En octobre 1899 il fut, avec notamment Janvion et Brenet, l’un des signataires du manifeste Aux Anarchistes critiquant très violemment Sébastien Faure et Le Journal du peuple.

Henry Duchmann collabora à nombre de périodiques anarchistes (peut-être aussi sous le nom d’Henri Duchemin) : Harmonie (Marseille 1891-1893), Le Conscrit (Paris 1892), La Brochure (n° 5, Bruxelles vers 1893), Les Temps nouveaux, Régénération (Paris 1896-1908), Le Libertaire, Le Pétard (Paris 1904), La Tribune internationale (Paris 1904-5), L’Ordre puis Le Combat social puis L’Insurgé (Limoges 1905-1911), et donna contes ou nouvelles à La Révolution (Paris 1909).

Il est surtout connu pour avoir, dans Le Libertaire de janvier à juin 1904, lancé une grande salve d’attaques contre les féministes en général, et contre Nelly Roussel en particulier. Cela lui valut des réponses mordantes, notamment du compagnon de Nelly Roussel, Henri Godet, et de plusieurs femmes.
IL avait été maintenu sur la liste des anarchistes du département de la Seine lors de la révision de 1900-1901.

Marié en février 1900 il avait divorcé en juillet 1905.

Le 22 janvier 1905, à l’occasion d’une tournée de conférences antimilitaristes dans le Nord (Lille, Roubaix…) il avait donné une conférence aux côtés de Pierre Degreef à Tourcoing. A l’issue de son séjour d’une dizaine de jours à Lille avec sa compagne, Duchmann, selon la police, était parti sans payer ses frais de repas et de séjour. La section antimiltariste de Lille était « parvenue à réunir péniblement 20 francs » des 120 francs environ dus à l’hôtelier qui avait lenacé de déposer plainte pour grivellerie.

En 1907 il était membre de la rédaction du Libertaire avec notamment Matha, Despres, Durupt, V. Meric et E. Peronnet. Il était revenu semble-t-il depuis peu de Bruxelles où il avait passé deux ou trois ans après s’y être réfugié suite à une condamnation pour escroquerie.
En août 1907 il aurait participé au congrès anarchiste d’Amsterdam.

Le 22 juin 1909, il donnait une conférence aux Causeries Populaires sur “l’agonie de l’anarchisme”. Sa thèse consistait à démontrer que l’idée anarchiste impliquait dans les esprits de ses précurseurs la négation de toute autorité et avait dévié plus tard de ce principe par la faute de ses propagateurs qui s’étaient spécialisés comme naturistes, sauvagistes, individualistes, communistes, collectivistes, antimilitaristes, syndicalistes, terroristes, scientifiques, etc.Toutes ces déviations ayant amené des individus à créer des écoles spéciales où planaient des pontifes comme Reclus, Gauthier, Bakounine, Kropotkine, Grave et Sébastien Faure… qui en montrant qu’il était possible de transformer la société par des révolutions violentes, avaient trompé une génération et créer « des martyrs, des rêveurs, des religieux de la révolte organisée ou individuelle faisant — comme le Christ et ses apôtres — le sacrifice de leur vie pour régénérer le monde ». Selon lui, les anarchistes devaient cesser de faire de la propagande pour pousser la masse à la révolte, au profit d’une critique incessante « car c’est par la critique de tous les actes légaux, qu’on amènera les nouvelles générations à transformer, par évolution, l’état social économique ». Interpellé par Durupt, il avait dénoncé ce dernier comme un religieux fanatisé par la lecture de la Société mourante et du journal de Grave, et imbu des arguments et erreurs de Kropotkine, Sébastien Faure et Octave Mirbeau, lesquels vivent bourgeoisement tout en se disant des apôtres de l’anarchie ».

En 1909 il était domicilié 30 rue des Abesses à Paris.

A l’automne 1910, lors d’un séjour dans la région, Duchmann, qui était inscrit au Carnet B de la Seine, était signalé à Saint-Étienne où il était en contact avec la Jeunesse syndicaliste et le groupe Germinal et se faisait remarquer par « ses discours violents aux réunions hebdomadaures organisées à la Bourse du Travail par la Jeunesse syndicaliste ». Pendant sin séjour à Saint-Étienne il avait été employé comme repréésentant en placement das les charcuteries de machines à découper le jambon. En janvier 1911 il était allé à Saint-Chamond où selon la police il avait l’intention, avec un certain Chatain, rédacteur à La Tribune républicaine, de publier un journal républicain illustré bi-hebdomadaire et intitulé Le Saint-Chamonnais.

A partir de 1912 il résida à Saint-Étienne où il était membre avec notamment le compagnon Johannes Gallet du groupe Union révolutionnaire. En févier 1914, s’étant assagi, ne fréquentant plus les réunions et mêm “tenu en suspicion dans les milieux révolutionnaires”, il avait été proposé à la radiation de la liste de contrôle des anarchistes de la Loire et du Carnet B, radiation effectuée en mai 1914.

Revenu à Paris en septembre 1922, il résida 19bis rue Censier (5earr.) avant de décéder le 19 février 1923.


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