Fils naturel de la couturère Marie Colomb, Charles Colomb était ouvrier verrier et avait été fiché comme anarchiste en janvier 1901.
Après la Première guerre mondiale, il était fiché comme membre du groupe anarchiste d’Alès (Gard). Puis il était parti pour travailler à Givors (Rhône) avant de revenir à Alès en 1922 puis de s’installer à Saint-Étienne en février 1923.
Vieux militant anarchiste — depuis une cinquantaine d’années — atteint d’une maladie menaçant de le rendre aveugle et incapble de travailler, Charles Colomb se suicidait le 15 juillet 1928 à son domicile rue de Vienne à Lyon. « Seul et dénué de ressources, il s’en est allé volontairement, préférant la mort à la mendicité… Il ne voulut pas non plus de l’aide de ses camarades anarchistes dont il connaissait les sentiments profonds de solidarité, pensant que les sommes ainsi employées n’auraient pu l’être pour la propagande ». Dans une lettre d’adieu à un ami il avait écrit : « Lyon, ce 14 juillet au matin, jour de gloire pour les exploiteurs capitalistes, gouvernants et mercantis de toutes envergures et acabit ! Politiciens, curés, putains et mastroquet ! Jour de bassesse, de lâcheté, de beuveries et saouleries des esclaves volontaires corvéables à merci… »