Henri Cler Biffin avait été candidat abstentionniste dans le 11e arrondissement lors des élections législatives de septembre 1889. Le 14 mars 1894, au nom des « lois scélérates » qui avaient été adoptées en décembre de l’année précédente, il était arrêté à son domicile, 16 rue des Haies, pour son appartenance à un groupe anarchiste. Relâché le 8 mai, il était à nouveau arrêté le 2 juillet, mais bénéficiait finalement d’un non-lieu le 14 juin 1895. Le 28 juillet 1897 il était condamné « pour coups et blessures » à quinze jours de prison et 300fr d’amende et était emprisonné à Sainte-Pélagie.

L’année suivante il était le gérant de la deuxième série du journal Le Pot à colle (Paris, n°1, 20 juillet 1898 à n°10, 11 février 1899) qui était l’organe des ouvriers de l’ameublement et du meuble sculpté. Dans son premier numéro le journal précisait qu’il sera l’organe « de cette laborieuse et malheureuse population du Faubourg de Charonne, qui souffre et qui s’éteind un peu chaque jour par l’anémie qui le ronge, pendant que s’arrondissent mes ventres de tous les exploiteurs… Ce que nous voulons détruire, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme : économique, politique et religieuse ».

Le 25 octobre 1899 Biffin était condamné à trois mois de prison par défaut pour « injures et diffamation envers un patron ébéniste », jugement confirmé en appel le 7 mars 1900.

Le 13 juin 1910 Henri Cler participait aux bagarres opposant les ouvriers ébénistes du Faubours Saint-Antoine et la police. Grièvement blessé, il décédait à l’hôpital Saint-Antoine. Il était enterré le 26 juin au cimetière de Pantin accompagné par une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes et où il y eut des affrontements avec la police.