Jesus Alloza Lerin (prénommé également José), qui avait commencé à travailler comme coiffeur dès l’âge de 15 ans, puis avait été contremaître sur le chantier du canal des Monegros et employé à l’installation des premières lignes électriques en Aragon, avait été emprisonné à Saragosse au début des années 1930 suite à son militantisme à la CNT.
En 1936 il tenait une auberge à Lanaja (Huesca). Dès le soulèvement franquiste de juillet 1936, il fut volontaire dans la Colonne Durruti, où après la militarisation (26e Division, 119e & 121e Brigade Mixte), il fut nommé capitaine puis commandant.
Passé en France par Puigcerda lors de la Retriada, il fut interné aux camps du Vernet d’Ariège puis à Septfondfs. Lors de la déclaration de guerre, il fut incorporé à la 30e Compagnie de travailleurs étrangers (CTE) et envoyé travailler aux fortifications de la ligne Maginot. Fait prisonnier le 18 juin 1940 par les Allemands, il fut d’abord détenu au Stalag 172 à Doullens (Somme) puis au stalag IX B près de Francfort avant d’être déporté en février 1942 comme « rouge espagnol » au camp d’extermination de Mauthausen (matricule 9050) où il fut affecté au Kommando Steyr et il parviendra à survivre, sauvera la vie de plusieurs déportés, jusqu’à la Libération du camp le 5 mai 1945.
A son retour en France, via Prague, il travailla d’abord comme carrier à l’empierrage de routes avant d’être embauché comme ouvrier de la voirie par la Mairie de Montbazens (Ariège).
Le 5 mai 1961, au cimetière du Père Lachaise (Paris), lors d’une cérémonie commémorative des victimes de toutes nationalités du camp de Mauthausen, il fut désigné par ses compagnons pour porter la gerbe représentant les déportés espagnols. Jesus Alloza était membre de la Fédération nationale des déportés internés Résistanst et patriotes (FNDIRP).
Jesus Alloza Lerin est décédé à Pamiers (Ariège) le 1er septembre 1992.