Daniel Condom était avec son frère aîné Camille membre en 1892 du groupe de Lyon de La jeunesse antipatriote. Avec son frère et d’autres compagnons, il était allé à Saint-Genis-Laval le 27 janvier 1892 pour faire de l’agitation autour du tirage au sort du compagnon Claude Odin. Toutefois la présence des agents dissuada le petit groupe de distribuer les tracts en sa possession et de déployer le drapeau rouge, dissimulé dans un journal roulé, dont les Condom étaient porteurs.
Comme de très nombreux compagnons, tant à Paris qu’en banlieue et en province, il fut arrêté à Lyon avec 28 autres camarades dont ses frères Camille et Maurice et leur père Pierre, le 22 avril 1892 préventivement à la manifestation du 1er mai. Inculpé pour « association de malfaiteurs », il fut remis en liberté le 7 mai. Puis, le 17 avait quitté Lyon pour, selon lui, aller à Romans, mais en réalité, selon la police, à Genève.
Arrivé Genève le 24 mai 1892, il avait été arrêté le lendemain pour "grivellerie" auprès d’un cafetier. Il avait été trouvé porteur de 4 exemplaires du journal Le Conscrit, de 6 exemplaires du manifeste Les anarchistes de Xeres, , de 3 exemplaires du manifeste Aux anarchistes, de 1 exemplaire d u programme de la conférence donnée par Sébastien Faure, le 9 janvier 1892, à la salle des Folies Gauloises, 25 rue de l’Arquebuse à Lyon, de 1 exemplaire de La Peste religieuse de Most, de 1 exemplaire de la brochure L’Anarchie dans l’évolution sociale de Kropotkine, de la chanson L’Abruti et d’un calepin contenant diverses adresses. Daniel Condom ainsi signalé "âgé de 20 ans, taille 1m49, cheveux châtains foncés, front moyen, nez moyen, barbe châtain foncé" avait été expulsé le 27 mai du canton de Genève et avait été reconduit à la frontière le jour même. Il s’était alors dirigé vers Evian et Thonon.
Le 4 février 1893, lors d’un tirage au sort à Villeurbanne, il se promenait devant la mairie avec sur la tête un chapeau surmonté d’un panache rouge et au dessous un écriteau portant l’inscription « Pas de frontières ». Il aurait dit à haute voix « A bas la patrie » ce qui lui valut d’être arrêté. Toutefois il ne peut être prouvé qu’il ait prononcé ces paroles permettant de l’inculper pour « cris séditieux », fut simplement poursuivi pour “vagabondage” avant d’être remis en liberté le lendemain.
Le 20 novembre 1893 la perquisition menée à son domicile 89 rue Ney, n’avait donné aucun résultat. Lors de la vague de perquisitions et d’arrestations du 1er janvier 1894, il n’avait pas été trouvé, ayant pris soin de déménager quelques jours avant.
Le 14 janvier 1894 il fut condamné à 50 francs d’amende pour avoir, lors d’une réunion tenue le 30 décembre précédent, outragé un commissaire de police. Selon le rapport de police il avait déclaré à l’ouverture de la séance : « Il faut nommer un président pour se conformer à la loi, sans cela ces messieurs de la police seraient assez stupides pour empêcher notre réunion ». Suite à des propos tenus à cette même réunion, les compagnons Monod et Simon avaient également été poursuivis.
En 1896 il était photographe et résidait 3 Avenue Thiers. Pour soutenir le journal La Clameur, il avait à cette époque édité un bon-prime (repris par Le Père peinard) permettant à tout compagnon passant commande de tirages photographiques de verser 40% de la commande au journal ainsi qu’un abonnement également diminué de 40% ou bien à recevoir le journal pendant 40 jours. L’année suivante il figurait sur une liste d’anarchistes de Lyon où il aurait demeuré alors chez son père Pierre, rue du Niger.