Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CHAPEY, Henri

Né à Paris le 28 février 1884 (ou 1886 ?) — mort le 22 septembre 1952 — Chaudronnier ; correcteur — FRC — CGT — Paris — Liège (Belgique) — Saint-Étienne (Loire)
Article mis en ligne le 7 septembre 2012
dernière modification le 8 août 2024

par Guillaume Davranche, R.D.

Henri Chapey avait été fiché comme « anarchiste individualiste » en 1902. par la poice qui le qualifiait comme « intelligent, actif, doué d’une grande facilité de parole » et « d’une instruction supérieure à celle du commun des ouvriers qu’il fréquente ».

De novembre 1903 à janvier 1904 il résida à Liège et à Ougrée (Belgique) où a police belge le soupçonna d’avoir pris part à un attentat contre le chef de la Sûreté dans la nuit du 17 au 18 mars 1904. Fin février 1904 il avait été signalé à Paris où il avait accompagné Decouée et Borderie entre autres au local des Causeries populaires pour y demander des explications à Libertad qui avait calomnié Decouée.
Signalé disparu de Paris depuis février 1904 il fut inscrit sur l’état vert n°4 des anarchistes disparus et/ou nomades. Toutefois, le 31 mai 1904, un indicateur signalait sa présence, avec entre autres P. Vallina, G. Renard et Libertad, à une manifestation au Père Lachaise. En juin sa présence fut signalée lors de réunions du groupe Les Iconoclastes du XVIIIe animé par Libertad.

On perd sa trace jusqu’en mai 1910 où il fut signalé comme résidant dans un garni au 45 rue Pelleport à Paris 20e. En mai 1911 il initia un Comité intersyndical de propagande et d’action à Montreuil-sous-Bois. Il était alors membre de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC).

Très influencé par Émile Janvion, il était, comme lui, hostile aux Juifs, aux francs-maçons et à Sébastien Faure qu’il appelait « L’endormeur des anarchistes ».

En février 1913 il eut la grande douleur de voir disparaître Élie Murmain qui, pour lui, avait été « un père, un père dans la belle acception du mot ». Il rédigea sa nécrologie dans Le Libertaire et, en 1923, il lui consacrera une petite biographie.

Il fut admis au syndicat CGT des correcteurs le 1er novembre 1911 et fut membre du conseil syndical en 1914. Il résidait alors 60 rue Victor Hugo à Bagnolet.

Bien que réformé il fut mobilisé lors de la guerre dans une section d’automitrailleuses du 8e régiment de dragons puis fut affecté aux usines Leflaive à la Chaléassière (Loire) où il se mit immédiatement en contact avec Grégoire le secrétaire de la Bourse du travail de Saint-Étienne. Il diffusa notamment des brochures sur la conférence de Zimmerwald et ouvrit une souscription pour aider Merrheim Bourderon à payer les frais. Suite à la saisie de la liste par la police, Chapey fut condamné le 12 janvier 1916 à 30 jours de prison.

Il un membre assidu du conseil syndical des correcteurs pendant toute l’entre-deux-guerres. Secrétaire adjoint du syndicat de 1933 à juin 1940. Au début de l’occupation, il établit une permanence à Clermont-Ferrand où il recueillait les cotisations syndicales et s’efforçait de venir en aide aux correcteurs en difficulté dans la zone sud.

Henri Chapey est décédé le 22 septembre 1952.

Œuvre : — Élie Murmain (Émile Maurin), portrait (préf. de R. Louzon, Bagnolet, 1923).


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