Collaborateur du journal Le Semeur de Normandie (Caen, 1923-1936), Georges Cheve Richard avait été condamné le 7 octobre 1927 par le conseil de guerre de Rouen à six mois de prison pour objection de conscience. Assumant sa décision il avait notamment déclaré : « Ce n’est pas de gaieté de cœur que je prends semblable décision, je sais que mon vieux père en souffrira, que ma petite fille supporterales conséquences du geste de son père, que moi-même dervrai passer de longs mois en prison ; mais placé entre ce que vous nommer le devoir social et ma conscience, je ne puis hésiter : je ne serai jamais soldat, je me refuserai toujours à porter les armes » (cf. Le Libertaire, 15 octobre 1927). A l’issue de sa peine, l’uniforme devait lui être à nouveau présenté, mais il écrivait une lettre ouverte au ministre de la Guerre où il renouvelait sa déclaration d’objecteur. Il fut incarcéré à la prison Bonne Nouvelle de Rouen et une souscription fut ouverte pour soutenir sa compagne malade et leur petite fille agée de 3 ans.
L’année suivante il faisait partie de l’Association des Fédéralistes Aanarchistes (AFA) et collaborait à sin bulletin Le Trait d’union libertaire (Paris, n°1, janvier à n°4, février 1928) dont le gérant était Sébastien Faure et qui réunissait les militants refusant les nouveaux statuts de l’Union Anarchiste Communiste (UAC) adoptés au congrès de Paris de l’automne 1927.
Début janvier 1933, avec E. Guillot, H. Ferjasse, R. Lippler et J. Especel, il se solidarisait avec l’objecteur Gérard Leretour, qui venait de se rendre aux autorités et venait de commencer une grève de la faim à la prison du Cherche Midi.