Né à Canihuel (Côtes-du-Nord) le 10 juin 1905, son père, cultivateur, mourut au début de cette même année. Sa mère tint un petit café-épicerie à partir de 1911 à Bothoa, hameau de Saint-Nicolas-du-Pélem. Il fréquenta l’école catholique et fut enfant de choeur. Élève de l’École primaire supérieure de Guingamp, il entra à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), en 1921. Au retour du service militaire (élève officier à Saint-Maixent), en mai 1926, il enseigna au cours complémentaire de Rostrenen (Côtes-du-Nord) pendant trente-six ans. Marié en 1934 avec une institutrice de la Mayenne, ils eurent deux enfants.
Le secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Enseignement, Garrivet (voir ce nom dans le Maitron), enseignait dans le village voisin ; Chevance adhéra au syndicat en 1927 et en devint le secrétaire corporatif. Abonné au Semeur, à L’Idée libre et à La Révolution prolétarienne, il ne partageait ni les idées des majoritaires de la tendance « centriste » (Serret, Dommanget) et se sentait proche de la Ligue syndicaliste, se définissant comme « anarcho-syndicaliste ». À la fusion, avec d’autres futurs « Amis de l’École émancipée », il devint membre du conseil syndical. Au congrès national de Nantes, en 1938, il participa au chahut organisé contre Jouhaux. Gréviste le 30 novembre 1938, révoqué de son grade de sous-lieutenant de réserve pour avoir signé une motion en faveur des objecteurs de conscience, il fut mobilisé en septembre 1939.
Libre penseur, membre de l’Union rationaliste, il effectua après la guerre deux mandats au titre de l’École émancipée comme délégué du personnel à la CAPD et un mandat comme minoritaire après 1956.