Antonio Cherici, appelé sous les drapeaux en 1915, avait été envoyé en Albanie où, après avoir déserté, il fut condamné le 29 juillet 1918 à 3 ans de prison par un conseil de guerre à Vallona. Libéré grâce à l’amnistie de septembre 1919, il retourna alors à Galluzzo où, en janvier 1921, il fonda le groupe anarchiste local. Le 21 septembre 1922 il fut arrêté pout « tentative d’homicide » contre des fascistes mais fut relâché en octobre faute de preuves.
Abonné à la revue Pensiero e volontà (Roma) il fut contraint en 1924, après avoir été victime d’une « bastonade » par les fascistes, d’émigrer en France pour éviter de nouvelles agressions. Il s’installa alors à Marseille où il alait continuer de miliiter au sein de la communauté anarchiste italienne.
En 1925 il travaillait comme manœuvre chez et était membre du Comité Pro figli dei carcerati politici d’Italia du quartier de la Capelette. L’année suivante il travaillait comme docker sur le port et fréquentait régulièrtement la Bourse du travail. En septembre 1926 le consul fasciste de Marseille signalait sa présence éventuelle en Italie pour y organiser un attentat, ce qui déclencha des recherches et des persécutions contre sa famille, alors qu’en réalité il n’avait pas quité Marseille. Le 13 janvier 1927 il participa à la fête anarchiste organisée au centre Catala et le 27 mars à la manifestation contre un meeting fasciste. Fiché comme « élément très dangereux », il participa le 3 octobre à la commémoration de la mort de Matteotti. Il était également membre du groupe théâtral international — avec entres autres Fosca Corsinovi, Dario Castellani, Giulio Bacconi — qui donnait des pièces sociales en faveur des victimes politiques.
Sur la pression des autorités fascistes italiennes, qui l’accusèrent d’avoir reçu de Camillo Berneri des bombes afin de commettre un attentat contre le Consulat des États-Unis à l’occasion du premier anniversaire de la mort de Sacco et Vanzetti, il fut l’objet d’une perquisition le 18 juillet 1928 et fut arrêté avec sa compagne Rina Belloni. Les autorités italiennes demandèrent son expulsion ainsi que celles des compagnons Giulio Bacconi, Bruno Chiarino et Torquato Muzzi. Déféré au parquet avec sa comapgne le 15 juillet 1928 pour « détention d’explosifs », tous deux furent rapidement libérés et bénéficièrent d’un non-lieu le 25 juillet.
Antonio Cherici résida ensuite avec sa compagne à Nice jusqu’à l’été 1936 où il partit comme volontaire en Espagne dans la Colonne italienne et participa aux combats de Tardienta, Almudevar et Carrascal sur le front d’Aragon, avec entre autres les compagnons Giovanni Dettori, Emilio Canzi, J. Chiaverini, Natale Cicuta, G. Bifolchi, Armida Prati, etc. Après les affrontements de mai 1937 avec les staliniens, il rentra en France à Nice.
On perd sa trace pendant la Seconde guerre mondiale, mais après la Libération il retourna en Toscane où il milita dans le mouvement anarchiste local jusqu’à son décès à la fin des années 1950.