Paul Demazure, qui, entre 1871 et 1886 avait été condamné à diverses peines de prison pour « vols », était membre en 1889 du groupe anarchiste de Reims Les Résolus et avait pour compagne une nommée Thiébault. Le 26 avril 1889 il fut surpris avec Faucher en train de placarder des affiches du Père peinard au populo. Il était alors qualifié de « dangereux à surveiller de près » par la police et signalé comme « ne travaille pas, vit d’expédients, ivrogne ». La police l’accusait en outre d’être le “proxénète” de la compagne avec laquelle il vivait maritalement. Au printemps 1890 il travaillait à Reims avec un étameur ambulant.
En août 1890 i fut une nouvelle fois surpris e train d’afficher avec Faucher et Bandler des placards du Père Peinard appelant à manifester le 1er mai. A l’automne, il était avec notamment Leprêtre et Johann, l’un des responsables du groupe Les Sans Peur, nouveau nom du groupe Les Résolus.
Il figurait toujours sur la liste d’anarchistes de Reims établie le 29 mars 1892 par le préfet. En avril 1892, la police qui le qualifiait de « sans domicile fixe » signalait le retour à Reims de Paul Demazure qui venait alors de Roubaix ou de Tourcoing. Il participait alors aux réunions du groupe anarchiste de Reims où son nom fut évoqué pour aller assister à Montbrisson au procès de Ravachol.
En 1893 la police signalait ses déplacements entre Reims et les villes manufacturières du Nord et de l’Aisne avant de gagner Paris. Il était alors qualifié de « dangereux » sur une liste de février 1894 d’anarchistes “ayant des habitudes de déplacement”. Ce même mois de février, après s’être disputé avec son frère suite à un procès-verbal pour “ivresse et tapage” et sans doute après la perquisition dont il avait été l’objet comme tous les compagnons, il avait quitté Reims après avoir touché son compte à l’usine Walbaum où il travaillait. A l’automne 1894 il avait été condamné à Châlon sur Marne à 2 mois de prison pour “braconnage”.
Le 15 janvier 1895, il alla attendre deux libérés à leur sortie de prison à Châlons-sur-Marne, le soir il dormait dans un hôtel et le lendemain à l’asile de nuit. Il quitta Chalons pour se rendre à Paris, d’où il écrivit à Claeys pour avoir l’adresse de Prudhomme, de Pflug et de Geoffroy afin de leur demander asile. Il aurait finalement été hébergé par Prudhomme dit Valentin, chez qui il se faisait adresser son courrier.
Paul Demazure est décédé le 21 février 1895 dans un hôpital de la région parisienne où il était en traitement. A Paris il avait résidé avec un certain Leyder chez le compagnon Geoffroy Pflug, 12 impasse Monferrat (XIXe).