Georges Cheitanov avait commencé à fréquenter très tôt les locaux anarchistes et sociaux démocrates et, encore au lycée, avait créé en 1910 le cénacle littéraire « Le rayon de soleil ». A l’été 1913, avec deux camarades, il avait mis le feu aux archives du tribunal de Yambol. Arrêté il parvenait à s’enfuir et à gagner la Roumanie.
Il voyageait ensuite dans le proche orient (Turquie, Égypte, Palestine) et s’établisait à Paris où en 1914 il était déjà un militant actif. En juillet 1914 il regagnait clandestinement la Bulgarie où il organisait des groupes d’action dans plusieurs villes. Arrêté en 1915 à Ptchelinski, il était torturé par la police. Interné plus d’un an à la prison de Plodiv il était ensuite transféré à la prison de Sofia où en janvier 1917 il organisait une mutinerie de plus de mille détenus. En juillet il parvenait à s’évader et intégrait un groupe de combat anarchiste à Stara Zagora. Puis, travesti en soldat, il franchissait le Danube et la Roumanie et gagnait Moscou où il devint l’ami de nombreux militants anarchistes russes et où il fit la connaissance de militants bolchéviks qui l’auraient chargé de publier un journal révolutionnaire en langue bulgare. Puis il décidait de rentrer clandestinement en Bulgarie dans l’intention d’y participer à la révolution. En traversant l’Ukraine, il était fait prisonnier par l’armée blanche et échappait par miracle à l’exécution. Arrivé en bateau à Varna, il lançait immédiatement un « Appel aux anarchistes » et un « Manifeste aux révolutionnaires » où il déterminait une position anarchiste claire en faveur de la révolution russe.
Il était arrête à Rousse en 1918 et interné à la prison de Sliven dont il s’évadait en 1920 pour rejoindre les groupes de combat de la Fédération Anarchiste Communiste Bulgare (FACB). Il fondait cette même année 1920 le journal Bount (Révolte) qu’il imprimait dans une cabane de charbonniers près d’un monastère en ruines de Kilifarevo et dont il allait publier trois numéros. Le 3 juillet 1921 il participait au groupe qui attaquait une prison et libérait le militant Petar Maznev.
Partisan du front uni avec les communistes, il participait en 1925 à la conférence clandestine de la FACB à Gorna Orehovitza puis fit partie du groupe de combat formé dans la région par, entre autres, les frères Balkhov, Jeliu Golev et Petar Boukourechtliev. Le groupe, poursuivi par toutes les forces de répression de la région, décidait de se dissoudre en mai 1925. Georges Cheitanov gagnait alors avec sa compagne Mariola Sirakova la région de Stara Zagora. Ils étaient arrêtés par hasard fin mai. Munis d’excellents faux papiers, ils étaient libérés de la Mairie où ils avaient été interrogés. C’est en sortant de cete mairie, qu’ils étaient identifiés et dénoncés par une institutrice. Aussitôt trnasférés à Nova Zagora, ils étaient amenés à la gare de Belovo, sur la ligne de chemin de fer de Plodiv à Sofia, où tous deux étaient fusillés le 2 juin 1925 avec douze autres détenus.
La figure de révolutionnaire de G. Cheitanov sera revendiqué après la seconde guerre mondiale par le régime communiste (une statue sera érigée à Yambol, et des rues porteront son nom) qui en même temps interdisait le mouvement libertaire et envoyait en camps ses militants par dizaines.