Jean Demeule était abonné au début des années 1890 au journal anarchiste Le Falot cherbourgeois (Cherbourg, 1892). Membre du Comité socialiste Brestois qui avait invité en mars 1892 le conférencier anarchiste Paul Martinet, il organisa avec André Bizien et Firmin Mouret la réunion qui se tint le 13 mars dans une salle de danse 50 rue Arago à laquelle assistèrent une soixantaine de personnes et où furent entonnés divers chants révolutionnaires dont La Carmagnole et distribués quelques numéros de La Révolte et du Père Peinard. Selon la police, à la sortie, Demeule « qui était en état d’ivresse, voulut interpeller le brigadier de la Sûreté dans la rue mais celui-ci l’appréhenda et le conduisit au violon du poste de police du 4e arrondissement ».
Le 10 mai 1892, comme la veuve Gouzien, Guerenneur et A. Sevré, il fut l’objet d’une perquisition.
Lors d’une réunion commémorative de la Commune de Paris, tenue le 20 mars 1893 à Recouvrance et à laquelle assitèrent une centaine de personnes, il prit la parole avec le compagnon Jean-Marie Guerenneur ; à l’issue de cette réunion six personnes dont une femme avaient été arrêtés rue de la Vierge pour « chant et tapage nocturnes et conduits au poste de police ».
Ouvrier tonnelier au port, Demeule fut à l’origine avec Guerenneur de la formation en 1893 par les groupes de Brest et de Lambézellec d’un Comité de propagande socialiste-anarchiste qui, lors des élections législatives des 20 août et 4 septembre, présenta quatre candidatures « anti-votardes » : Jean-Marie Guerenneur, Jean Demeule, Eugène Marion et Prosper Guyard. Demeiue fut l’un de ces candidats dans la 3e circonscrition de Brest (vpor Portfolio). Pendant cette campagne électorale, il participa avec Guerenneur et Régis Meunier à plusieurs réunions en faveur de l’abstention à Brest et à Lambézellec. A cette même époque il était, avec Guerenneur, l’un des vendeurs à la criée du Père Peinard à Brest.
En novembre 1893 Demeule, qui demeurait 135 rue de la Vierge à Brest, avait été inscrit sur la liste des anarchistes du Finistère. Son domicile, comme celui de plusieurs militants de la région, fut perquisitionné le 3 janvier 1894 par la police qui y trouva des numéros du Libertaire et des brochures. Dans l’état des anarchistes établi fin 1894 il était qualifié de « très exalté. A surveiller de très près ».
En 1896 il il fut l’un des organisateurs des conférences de Broussouloux à Brest. Par la suite Demeule fut l’animateur du syndicat du port et une figure de la CGT locale.