Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOUFFANAIS, Louis, Joseph

Né le 1er juin 1890 à Sieck (Charente-Maritime) — mort en 1971 — Ouvrier métallurgiste ; marchand forain — AFA — FCL — SIA — LICP — Tarbes (Hautes-Pyrénées)
Article mis en ligne le 18 janvier 2012
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Louis Bouffanais

Louis Bouffanais était arrivé en 1914 à Tarbes où il fut mibilisé à l’Arsenal puis travailla comme ouvrier métallurgiste dans diverses usines de la région. Dès novembre 1924, il avait constitué un groupe affilié à l’Union anarchiste (UA).

Devenu marchand forain à Tarbes, Louis Bouffanais, qui demeurait alors 86 rue de Paris, avait tenté à la fin des années 1920 de constituer un groupe anarchiste (cf. Libertaire, 30 novembre 1929). Il était alors adhérent à l’Association des fédéralistes anarchistes (AFA) fondée en 1927 par Sébastien Faure lors de la rupture de l’UACR. Il était également l’administrateur-gérant de la coopérative (?) La Prolétarienne située rue Maltez et ayant appartenu à l’union locale de la CGTU.

Il fut ensuite membre de la Fédération communiste libertaire (FCL) fondée en mai 1934 par des dissidents de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) autour notamment de Charles Patat et de Louis Le Bot. En 1935 il fit l’objet d’un signalement pour avoir apposé en novembre 1934 avec le militant pacifiste Étienne Azema dans les rues de Tarbes et sur le mur de l’Arsenal des papillons de la FCL « contre la guerre, la mobilisation et pour la grève générale insurrectionnelle ». Il habitait alors Chemin de la Sendere. La police signalait alors qu’il était en liaison avec la Ligue internationale des combattants de la paix (LICP) et qu’il était « un ami intime avec l’anarchiste Lapeyre, de Bordeaux, fondateur du journal La Révolte » auquel il était abonné.

Il était considéré par la police comme le principal animateur en 1937 du mouvement libertaire dans les Hautes-Pyrénées. Il participa pendant la guerre d’Espagne à l’acheminement de vêtements pour les républicains. Le 3 juin 1937 il avait été avec Abadie l’un des organisateurs du meeting tenu par la FAF à Tarbes par Lapeyre sur la situation en France et en Espagne et auquel avaient assisté environ 160 personnes. En 1939 il était le secrétaire de la section de Tarbes de la Solidarité internationale antifasciste (SIA).

Selon le témoignage de sa petite-fille, il s’occupa également d’une association sportive libertaire (vélo, ski, rando) — sans doute dans le cadre du mouvement des auberges — et acceuillit de nombreux compagnons et réfugiés, notamment espagnols et polonais, à son domicile qualifié de « maison du paradis ».

Son fils Henri Bouffanais, élève au lycée de Tarbes, animait à la même époque un groupe de Jeunesses libertaires. Il était également membre très actif de la Ligue scolaire pour la paix dont le président local était un jeune élève du lycée, Beaudigner. Dans un rapport, daté du 18 avril 1935, à propos de son père qualifié de « militant anarchiste dangereux » la police précisait qu’il orinetait « son jeune fils, élève au lyceée de Tarbes, dans cette voie et de concert avec ce dernier, collabora à la rédaction d’une feuille de propagande pacifiste, toute récente, qui est l’organe de la Ligue scolaire pour la paix des jeunes au-dessus de 20 ans ».

Louis Bouffanais est décédé à Tarbes en 1971.

Bouffanais (rapport police)

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