Raoul Chambon dit Lambert militait au débit des années 1890 à Lyon avec notamment Joseph Molmeret et Jean Napoléon Lombard. Il y aurait loué une chambre pour donner asile aux compagnons de passage et était en contact régulier avec des compagnons de Londres.
A la suite des attentats de 1892-1894, il avait gagné Paris où il logea dans un hôtel rue Beauregard avec le couple Molmeret. Il y fut arrêté avec Joseph Molmeret le 28 mai 1894 et tous deux furent inculpés dans le procès dit “procès des trente” (voir Sébastien Faure) tenu aux assises de la seine du 6 au 12 août et mêlant militants connus et cambrioleurs. Lors de son arrestation il avait tenté d’avaler le texte d’un manifeste appelant les anarchistes à passer à l’action. Dans la perquisition la police avait également saisi la copie d’une apologie d’Émile Henry et d’une “recette culinaire” annonçant la publication d’un manuel pour fabriquer des explosifs. Comme la plupart des inculpés Chambon, qui lors des interrogatoires avait nié s’être occupé d’anachisme, fut acquitté.
Son nom figurait en 1894 sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer pour « surveillance spéciale aux frontières » (fichier Bertillon).
Raoul Chambon fit mobilisé à Lyon en août 1914, puis ouvrier détaché en octobre à Lyon puis à Saint-Étienne avant d’être affecté à l’été 1917 au 38e Régiment d’infanterie.