Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CHAPOTON, Jean Claude

Né en 1861 (?) — Tisseur — Alger — Saint-Chamond & Saint-Étienne (Loire)
Article mis en ligne le 9 janvier 2007
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Chapoton, qui demeurait 30 Tournants Rovigo et militait au groupe La Jeunesse Révolutionnaire d’Alger, était en 1893 l’un des responsables du journal La Marmite sociale dont un seul numéro est paru à Alger (15 janvier 1893), dont le siège se trouvait 13 rue Dupuch et qui avait pour gérant A. Pelegrin. Selon un rapport de la Préfecture d’Alger, il ne resta à Alger que quelques mois pour participer au lancement du journal et était reparti en France dès le mois d’avril. Selon la police il avait « une moustache et une barbichette et était de très forte corpulence » et était considéré comme un militant très dangereux.

Il y a sans doute identité avec Jean Claude Chapoton qui, au début 1891 avait été condamné à 15 jours de prison suite à son intervention lors d’un tirage au sort à Saint-Étienne et qui milita ensuite dans la Loire, d’abord à Saint-Chamond (fin des années 1890) puis à Saint-Étienne (en 1907) et qui allait collaborer à plusieurs titres de la presse libertaire de tendance individualiste parmi lesquels on peut citer :

 La Vie anarchiste paraissant alternativement à Reims (Marne), Château-Thierry (Aisne) puis Saint-Maur des Fossés (Val-de-Marne) entre juin 1911 et août 1914 et dont les rédacteurs étaient H. Richard, puis G. Butaud à la colonie de Bascon (Aisne) et Paillard à Saint-Maur.

 La Mêlée publiée à Deols (Indre) en 1918-1919 puis à Paris en 1919-1920 par Pierre Chardon et Marcel Sauvage.

 Sans étiquette publié à Lyon (n°1, octobre 1923 à n°17, juin 1925) par Paul Bergeron.

 Libération publié à Saint-Genis-Laval (1927-1929 ?) par Jules Vignes (cf. article “Du rôle à jouer matériellement dans la société” in n° 3, décembre 1927).

 La Voix libertaire publié à Limoges entre 1929 et 1939 par l’Association des Fédéralistes Anarchistes (AFA)

Il pourrait également s’agir de l’aîné des frères Chapoton, Jean, qui était ouvrier passementier et qui était marié à la fille de Denhomme. Le 28 mars 1892, son domicile, comme celui de 13 autres militants, avait été l’objet d’une perquisition.

Début 1900, l’un des frères Chapoton, demeurant 29 rue de la Loire, avait pris l’initiative avec quelques ouvriers rubaniers, de fonder un petit atelier « où les principes communistes libertaires seront largement appliqués » (cf. Les Temps nouveaux, 24 mars 1900). Il était membre du groupe L’Inéfait de Saint-Étienne.

A l’automne 1906 l’un des Chapoton avait été le fondateur du groupe L’Individualité à Saint-Étienne.

En 1935 une dame Faure (veuve Chapoton) demeurant 22 rue de Vernay à Saint-Étienne, était la responsable du groupe féminin d’action pratique (Libertaire, année 1935)

Au printemps 1937, le journal La Voix libertaire signalait qu’un Chapoton menait campagne en faveur de l’artisanat sans bénéfices capitalistes par la distribution de tracts signés “Chapoton le démonétiseur”. Toutefois le journal regrettait que « notre vieux camarade… se soit intoxiqué par le virus bolchevik-stalinien ». Il s’agit vraisemblablement de l’un des frères Chapoton. Visiblement très amer, Chapoton, après avoir précisé que son frère était mort, répondit que le démonétiseur n’avait que faire de cette critique et que « Le sans étiquette, son idéal supprime tous les êtres supérieurs » (cf. La Voix libertaire, 27 novembre 1937). Dans d’autres collaborations au journal, il signait “ex artisan tisseur” et résidait alors 24 rue du Vernay à Saint-Étienne ; il pourrait s’agir de Jean Chapoton.


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