Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BALIUS MIR, Jaime

Né à Barcelone en 1904 — mort le 13décembre 1980 — FAI — MLE — CNT — Barcelone (Catalogne) — Mexique — Hyères (Var)
Article mis en ligne le 8 janvier 2007
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Jaime Balius Mir

Jaime Balius Mir, né dans une famille aisée, avait reçu une bonne éducation et commencé des études de médecine qu’il avait du abandonner suite à une paralysie. Il adhérait en 1922 au groupe Accio Catalana. Il appartenait aux groupes d’action d’Estat Catala jusqu’en 1924 selon lui (jusqu’à la proclamation de la République selon d’autres), était implqué dans un complot contre le roi Alphonse XIII et était emprisonné. Il s’exilait en France et s’éloignait des thèses nationalistes. Rentré en Espagne à l’avèvement de la République, il adhérait au Bloc Ouvrier et Paysan (BOC) de Joaquin Maurin, puis, après l’insurrection libertaire de Figols, devenait anarchiste. Selon certaines sources ce serait Liberto Callejas qui l’aurait introduit à la CNT et à la FAI. En 1932 il collaborait déjà à Solidaridad obrera et à l’organe de la FAI, Tierra y libertad. Il était membre du groupe Renacer de la FAI avec entre autres Bruno Llado Roca, Cervera, Francisco Pellicer et Pablo Ruiz de Galarreta. En 1934 il était le rédacteur correspondant à Barcelone du journal CNT (Madrid) et en octobre était emprisonné.

Dans les premiers mois de la guerre civile il effectuait une tournée de propagande en faveur de la collectivisation dans la zone de Pina de Ebro ; c’est dans cette zone à Gelsa qu’un fort contingent de miliciens de la Colonne Durruti, refusant le décret de militarisation, regagnera l’arrière où beaucoup de ces anciens miliciens seront à l’origine de la formation du groupe Los amigos de Durruti.

Élu vice président du syndicat des journalistes, J. Balius collaborait alors à Ruta, Ideas et Solidaridad obrera dirigée par Liberto Callejas et où il s’oposera à la publication d’articles en faveur de la collaboration gouvernementale. Après le remplacement de L. Callejas à la tête du quotidien par Jacinto Toryho qui allait imposer la ligne officielle du mouvement en faveur de la collaboration, Jaime Balius quittait la rédaction du journal et était nommé directeur du quotidien La Noche collectivisé par ses ouvriers.

Après le décret de militarisation des milices et l’entrée des libertaires dans le gouvernement républicain, il participait avec Francisco Carreño, Eleuterio Roig, Felix Martinez et P. Ruiz à la formation du groupe Los Amigos de Durruti dont il était le vice secrétaire aux cotés du premier secrétaire nommé, le Docteur Felix Marti Ibañez. Le groupe formé exclusivement de militants de la CNT-FAI allait se montrer très critique envers le réformisme des responsables du mouvement libertaire partisans de la participation aux organes de l’etat républicain et dénoncer sans cesse le rôle contre révolutionnaire des staliniens. J. Balius participait très activement aux affrontements de mai 1937 avec les staliniens et était à partir du 19 mai le responsable de l’organe du groupe El Amigo del Pueblo (Barcelone, à n°12, février 1938) qui sera interdit dès le second numéros et paraîtra illégalement. Arrêté après les évènements et l’interdiction du groupe, il était interné à la première galerie de la prison Modelo. Exclu avec les autres membres du groupe de la CNT par les responsables, il bénéficiat du soutien de la base qui refusait ces exclusions lors d’une assemblée de militants de la CNt, de la FAI et de la FIJL. A sa libération de prison, il était nommé secrétaire de Los Amigos de Durruti et deavait quitter momentanément Barcelone pour éviter une nouvelle arrestation. Il trouvait ensuite du travail, avec P. Ruiz, dans l’industrie collectivisée du lait grace à des compagnons du syndicat de l’alimentation dont de nombreux militants avaient été membres de Los Amigos de Durrutiet écrivait en janvier 1938 le manifeste « Hacia una nueva revolucion ».

Exilé en France en janvier 1939 il y reconstituait le groupe Los Amigos de Durruti. En 1940, il parvenait par l’intermédiaire du Service d’émigration des Républicains espagnols (SERE) à embarquer sur le dernier bateau quittant la France pour l’Amérique latine : d’abord à Saint-Domingue, il partait ensuite pour Cuba, puis s’installait au Mexique où il allait rester dix sept ans et où il continuera à défendre les thèses du groupe.

En 1944 il fut hospitalisé pour 18 mois au Sanatorium espagnol de Mexico.

Revenu en France il tentait de reformer le groupe et fera reparaître en 1961 quelques numéros de El Amigo del Pueblo. Demeurant à la maison de retraite Beauséjour à Hyères (Var), il collaborait à la presse de l’exil et notamment à Terra Lliure et surtout au Combat syndicaliste et il recevait la visite de nombreux étudiants et historiens iu militants qui venaient l’interviewer sur son expérience.

Dans les années 1970, après la mort de Franco, il participait à la réorganisation de la CNT et collaborait à Fragua Social (Valence), Tulipan negro et à Solidaridad obrera (Barcelone) malgré son âge avancé.
Jaime Balius a collaboré à de nombreux autres titres de la presse libertaire dont CNT (1933-34), Despertar (Salt, 1934), Mas Lejos (1936), Ruta, Tiempos Nuevos, Tierra y Libertad, etc.

Jaime Balius Mir avait écrit un prologue à la réédition en 1978 de son Manifeste Hacia una nueva revolucion avant de décéder le 13 décembre 1980 à la résidence Beau Séjour de Hyères

Œuvres : — Hacia una segunda revolucion (Barcelone, 1938) ; — Correspondencia de Jaime Balius (Balance, Barcelone, n°16, avril 1999). — Prologo de Hacia una segunda revolucion (1978).


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