Guillaume Auguste Bordes, qui était semble-t-il graveur, s’était réfugié à Londres en 1884 après avoir déserté. Il s’agit sans doute du Bordes, signalé début 1884 dans les réunions rue Polonceau du groupe Les Indisciplinés à Montmartre où il appelait à développer la propagande abstentionniste.
Le 13 mai, aux cotés notamment de Raoux et de Lucas, il avait participé à Londres à une réunion publique organisée par le groupe anarchiste de langue française et s’y était prononcé contre l’organisation « aussi bien dans la propagande par le fait que dans le travail ».
Son nom figurait au début des années 1890 sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer pour “surveillance spéciale aux frontières et où il était noté comme tailleur. En 1891 il était membre du groupe de langue française qui se réunissait au Club Autonomie du quartier de Tottenham. A l’automne 1892, il se plaignait de l’attitude des compagnons les plus en vue réfugiés à Londres, le laissant avoir à charge François dit Francis, sa femme et leur enfant à qui il devait envoyer à manger tous les jours en plus de la dizaine de réfugiés français qui venaient quotidiennement à sa table. Par l’intermédiaire de Lucas, le groupe du XIIIe arrondissement lui avait alors envoyé 5 francs.
Il aurait quitté Londres en novembre 1893 avant sans doute d’y revenir, après avoir été l’objet en mars 1894 d’une perquisition à Paris dans laquelle avaient été saisies diverses adresses de compagnons. En 1896 il résidait 53 Charlotte Street.
Dès le printemps 1896, il était de retour à Paris où il collaborait au Libertaire sous la signature Sedrob. Il demeurait 54 rue des Abesses et fut l’un des fondateurs du nouveau bi-mensuel Le Cri de Révolte (Paris, au moins 10 numéros, 10 août 1898- 1er mars 1899) dont le gérant fut M. Lamargue, puis F. Prost et J. Regis. Selon les rapports d’indicateurs, il était alors « La tête de colonne des anarchistes les plus militants [préconisant] une vaste agitation antimilitariste » en profitant de l’arrestation dans l’affaire Dreyfus du commandant Esterhazy et du colonel Picquart. Il en appelait également à la mémoire de Caserio, Pallas, Émile Henry et Ravachol, pour sortir de leurs tombes et « démantibuler quelque galonnard défenseur de l’autorité » et faire aussi disparaître les Drumond, Déroulède, Millevoye et Rochefort « complices de la réaction militariste et bourgeoise ».
Le 5 octobre 1898, le siège du journal, 6 Passage Lathuile, fut perquisitionné et Bordes, Gabriel Andres et F. Prost furent poursuivis. Bordes regagna alors Londres.
En 1899, G. A. Bordes était toujours à Londres où il se proposait de publier le journal Le Droit au bonheur (paru ??).
Il collabora à L’International (Londres, 1890-1891, 9 numéros), de tendance anti-organisationnelle et illégaliste, à La Tribune libre (Londres, 1890-1891, 4 numéros) au Cri de révolte (Paris, 1898-1899, 10 numéros) et au Droit de vivre de Constant Martin (Paris, 1898, 9 numéros).
A l’automne 1905, après avoir déposé comme témoin à charge au procès de Parmeggiani, il entama depuis Londres une polémique avec Les Temps nouveaux et Jean Grave (cf Les Temps nouveaux, 11 novembre et 2 décembre 1905, L’anarchie, 23 novembre, 7 & 11 décembre 1905, 4 janvier 1906) qui, selon lui, lui aurait adressé une lettre lui recommandant Parmeggiani. Grave dans ses mémoires contesta ces faits, expliquant qu’à l’époque il avait pu recommander Parmeggiani l’estimant comme un camarade, mais qu’il n’avait pû l’adresser à Bordes soupçonnant dès 1890 ce dernier comme étant un agent de la Préfecture de police.
Il y a vraisemblablement identité avec Bordes qui en 1886 était membre du groupe de tailleurs anarchistes L’Aiguille ?