Ouvrier mobilisé pendant la Première Guerre mondiale aux Établissements militaires de Bourges (Cher), Abel Chaussé était en 1918, trésorier adjoint du syndicat des métallurgistes de Bourges, (dit syndicat Van Gysel). Après les grèves du 1er Mai, il fut muté à l’Atelier de fabrication de Besançon (Doubs). Une lettre saisie par le contrôle postal permet de suivre la continuité de son action : Besançon, le ? juin 1918 « Camarade Vollet. Je suis en exil à Besançon après les derniers événements de Bourges et de la Loire. J’ai été déplacé deux jours après l’arrestation de Canet et Caillaut (Cauët et Caillaux). Ici le mouvement est mort »… « Dimanche, j’ai été délégué au congrès du Doubs à Montbéliard. J’ai développé notre thèse, elle a été adoptée de suite. Les nouveaux tarifs acquis, la lutte pour la paix doit commencer. J’ai fait appel au CDS (Comité de défense du syndicalisme), il me faudrait quelques rapports, si tu peux m’en envoyer, fais-le ».
A. Chausse avait ensuite milité au Comité intersyndical d’Asnières où il résidait rue Émile Zola et où il travaillait comme chef mécanicien puis comme marroquinier en chambre. Dans les années 1920 il était l’un des principaux membres — avec notamment Georges Bonvalot, A. Pelcot, Edouard Robert, Edouard Blanchard, Maurice Laisant et Chauvin — du Groupe d’études sociales d’Asnières. Selon M. Laisant il avait participé à la création de la CGTSR.
En novembre 1923 il avait été reçu à la loge Clarté du Grand Orient dont vers 1930 il devint le vénérable.
Pendant l’Occupation, il se rallia à Dumoulin et à l’ex-secrétaire de la CGT Belin nommé secrétaire d’État au travail dans le gouvernement de Vichy. A la Libération il alla s’installer à Menton où il décéda en 1968.