Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

AURELI, Pietro

Né à Montelupo Fiorentino (Florence) le 28 septembre 1905 — Journalier ; pêcheur — Piombino — Espagne — France
Article mis en ligne le 18 février 2011
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.

C’est à Piombino que Pietro Aureli avait commencé à fréquenter les milieux révolutionnaires et anarchistes. Le 30 avril 1931 il fut arrêté pour avoir émis des « cris et des chants subversifs » et avoir insulté la milice fasciste ce qui lui valut d’être condamné le 29 mai suivant à 40 jours de prison pour « outrage à la force publique ».

Pêcheur il fut suspecté d’avoir aidé de nombreux antifascistes à gagner clandestinement en bateau la Corse ou Marseille. Il était alors lié au militant anarchiste Italiano Giagnoni un ancien membre d’un groupe de déserteurs armés pendant la Première Guerre mondiale. Á l’été 1937, un groupe d’antifascistes pui voulaient aller combattre en Espagne lui remettaient une somme d’argent avec laquelle il achetait une petite embarcation à voile, Alba, sur lequel embarquaient en septembre à destination de la Corse Aureli, Angelo Rossi, Italiano Giagnoni, Vittorio Alunno et Luiggi Angelo Amadei. Arrêté par les autorités françaises qui lui proposèrent de s’engager dans la Légion étrangère, il fut ensuite transféré à Marseille.

En octobre 1937 avec ses compagnons de fuite, il partait pour l’Espagne où il fut envoyé à la base d’Albacete et intégré à la 12e Brigade internationale Garibaldi. Après avoir combattu sur le front d’Estrémadure et d’Aragon il fut intégré au printemps 1938 dans un Bataillon disciplinaire de la 44e Division où il eut à supporter des menaces et des mauvais traitements continuels.

Démobilisé en octobre 1939 il resta alors à Barcelone jusqu’à la chute de la cité, passa en France lors de la Retirada de février 1939 et fut interné dans divers camps. En mars 1940 il était au camp de Gurs et fut incorporé dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour aller travailler aux fortifications de la Ligne Maginot sur la frontière franco-belge.

Membre de la 253e Compagnie de travailleurs étrangers du camp du Moulin de Torpac près de Saint-Omer (Pas-de-Calais), il fut fait prisonnier à Dunkerque en mai 1940 par les Allemands et fut interné avec notamment le compagnon Faustino Braga, Romeo Scanziani, Leonardo Rizotto, Carlo Aldeghieri, Egidio Fossi, Massimo Ardemagni et Lorenzo Giusti à l’hôpital militaire de Reims transformé en camp d’internement. En décembre 1939 il était remis aux autorités françaises.

En juillet 1941, lors d’un contrôle des allemands, il était arrêté dans la Nièvre avec l’ancien brigadiste Cetin et d’autres réfugiés italiens. Après avoir inutilement demandé à être rapatrié en Italie il était déporté en Allemagne où il était toujours en 1945.


Dans la même rubrique