Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BRICOU, Fernand, Jean Baptiste “GINISTY”

Né le 4 novembre 1861 à Saint-Quentin (Aisne) — mort en novembre 1914 (?) — Menuisier — Paris — Nouvelle-Calédonie
Article mis en ligne le 5 février 2011
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.

Fernand Bricou (orthographié aussi Bricout) dit Ginisty était devenu anarchiste lors de la grève des menuisiers en 1886. En 1888 il avait été condamné à un mois de prison pour “entrave à la liberté du travail” et avoir menacé de tirer sur des non grévistes et d’incendier une menuiserie. Il aurait également participé au printemps 1888 à la campagne menée par la Chambre syndicale des hommes de peine contre les bureaux de placement et notamment à l’édition d’une fausse affiche “officielle” signée du ministre des travaux publics (voir Mataigne). A cette même époque, avec notamment Mataigne, il sélectionnait divers marchands de vin où les compagnons pourraient manger à crédit, l’argent ainsi “économisé” devant être versé au profit de la presse. Il aurait demeuré, semble-t-il, 246 Boulevard Voltaire.

Comparses de Théodule Meunier dans l’attentat du restaurant Véry, le 25 avril 1892 — c’est chez lui qu’avait été cachée une partie de la dynamite volée à Soisy-sous-Etiole et que Meunier avait préparé sa bombe —, Fernand Bricou et sa compagne Marie Delange, ainsi que Francis, comparurent le 11 avril 1893 devant la cour d’assises de la Seine. Marie Delange fut acquittée comme Francis, Bricou condamné à vingt ans de travaux forcés. Pourtant Marie Delange et Bricou, non seulement avaient chargé Francis lors des interrogatoires mais avaient également dénoncé Meunier comme l’auteur de l’attentat du restaurant Véry et de celui de la caserne Lobau, le 15 mars 1892, et on leur avait fait des « promesses réalisables » (cf. Arch. PPo. BA/139, pièce 162). Il avait également indiqué la cachette des cartouches de dynamite restantes et, après que son nom ait été révélé par la presse, avait gagné en juin 1892 Le Havre où il avait fait une tentative de suicide en se jetant sous un camion. Il avait alors été admis à l’hôpital pour “aliénation mentale”. Quelques jours pus tard, après avoir été déclaré sain d’esprit, deux inspecteurs l’avaient transféré en train à Paris.

Après sa condamnation à une peine de 20 ans travaux forcés, il fut déporté en Nouvelle-Calédonie où Marie Delange qu’il avait épousé à la prison de la Santé le 17 juillet 1893, le rejoignit. Fernand Bricou serait mort au bagne en novembre 1914.

Il y a vraisemblablement identité avec Bricout (sic) qui en 1889 participait aux cours de dessin organisé sous la direction de Jamin, rue Charlot par la chambre syndicale des menuisiers.


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