En 1881, Claude Brest, marié et père de deux enfants et demeurant 3 rue Duviard dans le quartier de la Croix Rousse, militait au sein de la fédération de l’Est du Parti ouvrier. Familier du restaurant tenu par T. Bordat, il suivit les éléments anarchistes qui se groupèrent dans la fédération révolutionnaire de la région de l’Est. Brest faisait alors figure de propagandiste et de doctrinaire anarchiste, mais il refusait la propagande par le fait, prônant une action sur la jeunesse à l’aide de brochures et d’un travail de conviction individuelle.
Après l’attentat de Caserio contre le président de la République Sadi Carnot, 24 juin 1894, il semble s’être encore éloigné de ses amis libertaires et, en mars 1895, il demanda à être affranchi de la surveillance dont il était l’objet en affirmant qu’il avait renoncé à toute action depuis 1885 environ. Pourtant, il semble que Brest continuait à cette époque à suivre les conférences anarchistes, en particulier celles que Sébastien Faure donna à Lyon en 1893.