Miguel Celma Martin avait commencé à militer très jeune dans le mouvement libertaire à Calanda. En février 1937 à Pina de Ebro, et malgré l’opposition de Pilar Balduque, secrétaire de Ricardo Sanz, qui le trouvait trop jeune, il était parvenu à s’enrôler dans la 55e centurie de la Colonne Durruti, devenue après la militarisation 1119e Brigade et où il sera nommé sergent d’observation. Il suivra ensuite les cours de formation de la 26e Division et de l’école de génie militaire de Sarria. Après l’offensive des communistes contre les collectivités, il allait à Calanda comme secrétaire contrôleur à la collectivité organisée par la CNT, puis retournait dans la 119e Brigade et intégrait l’École de renseignement à Artesa de Segre. Blessé dans le secteur de Tremp lors de l’offenssive franquiste sur l’Ebre, il était hospitalisé à Farnés de la Selva.
Passé en France en février 1939, il était interné au fort du Boulou puis renvoyé en Espagne. Il parvenait à revenir en France et était interné dans divers camps : Saint-Cyprien pendant deux mois et où avec Ginés Martinez il reconstituait le premier noyau de la CNT, puis à partir de la mi juillet 1939 au Vernet d’Atiège (barraque 45) où avait été internée la 26e Division, transféré en septembre à Septfonds et en octobre à Bram. En novembre 1939 il était envoyé dans une compagnie de travailleurs comme ouvrier agricole à Lascou près d’Orléans. Après la défaite de 1940, il alla à Saint-Privat de Vallongue (Lozèrre) et travailla dans la région comme bucheron. En avril 1943 il était arrêté par les gendarmes qui l’envoyaient travailler dans une cimenterie de Sète (Hérault) sous commandement allemand. En mai il s’évadait et rejoignait un maquis de Lozère — le maquis de Samson — comprenant plusieurs combattants d’origine juive, un polonais et 3 espagnols et où il allait rester jusqu’à la libération.
En 1945 il militait à la FIJL et à la CNT de Lavelanet (Ariège) où, après la scission de l’automne 1945 où à Lavelanet la tendance collaborationniste était majoritaire, il avait été nommé secrétaire d’une nouvelle FL défendant les positions classiques de l’anarchisme et où il allait défendre la position la plus orthodoxe et occuper de nombreux postes organisationnels.
Délégué au plenum d’Aymare (1952), secrétaire général puis secrétaire aux relations extérieures de la FIJL (nommé au plenum de novembre 1957), secrétaire de la FL de Calanda en exil (1960). Lors du 2e congrès intercontinental (Limoges, 26 août-3 septembre 1960) il était l’auteur avec V. Llansola et G. Esgleas de la motion créant l’organisme secret de lutte « Defensa Interior ». Au congrès de 1962 il était désigné comme délégué de la CNT auprès de l’AIT, puis nommé au congrès de 1963 secrétaire à la propagande et à la cilture du Secrétariat intercontinental (SI). En 1965 il était nommé secrétaire de coordination au SI, puis de nouveau à la culture et propagande en 1967.
Dans les années 1960 il animait les cours d’espéranto organisés par la FL de Toulouse de la FIJL.
Miguel Celma a collaboré à tous les titres publiés par le mouvement libertaire espagnol sous divers pseudonymes dont J. Alaudo, B. Torre-Mazas, M. Linos, Cal Andino. Il avait en outre été l’administrateur des hebdomadaires Despertar (Toulouse, 6 numéros, 12 novembre-24 décembre 1961) puis Espoir (n°1 le 7 janvier 1962) qui avaient pris la suite de Solidaridad obrera interdit par les autorités françaises, directeur de la revue Cenit (1984) puis de Cenit hebdomadaire (4 janvier 1983-2006). Il avait été également entre 1946-1956 (?) le responsable de la feuille manuscrite puis dactylographiée Guadalope (Fronton) éditée pour les militants originaires de Calanda et sous-titrée Hoja de informacion del Calandino errante.
Miguel Celma Martin est mort à Toulouse en juillet 2007.
Œuvres : — Anales del exilio libertario (Toulouse, 1985, T.1) ; — El comunismo como funcion social (Choisy le Roy, 1988, T.1) ; — Diccionario social (inédit) ; — El federalismo y sus aleas O ir a qué ? (Choisy, 1989) ; — Nuevos soliloquios (inédit) ; — Variantes sobre la anarquia (Toulouse, 1979, T.1).