Au milieu des années 1960 Michel Cavallier, éducateur de rue (au Club L’éléphant Blanc, rue des cinq diamants, Paris 13) habitait la Butte aux Cailles et militait au groupe Albert Camus (Paris XIV) de la Fédération Anarchiste. Partisan de la tendance organisationnelle de la FA il était en 1966 le responsable des cours de formation organisés par le groupe Louise Michel (Paris 18). Michel Cavallier faisait partie du regroupement de jeunes militants –dont Guy Malouvier et Ramon Finster — qui autour de Maurice Fayolle sera à l’origine de la fondation de l’Organisation Révolutionnaire Anarchiste (ORA).
Il participait activement aux évènements de mai 1968 et à l’occupation de la Sorbonne et collaborait, parfois sous le pseudonyme de Jacques Liber au Monde libertaire, à la revue La Rue éditée par le groupe Louise Michel, ainsi qu’aux divers bulletins de la tendance organisationnelle comme L’Insurgé (Paris, 1ere série, 1966-69 édité par le groupe Jules Vallès, 13 n° ; 2e série, 1969-70, organe de l’ORA, 10 n°), L’Organisation Libertaire (Marseille, n°1 janvier 1968 à n°6, juin 1970) et Le Drapeau noir (n°1, mai à n°3, automne 1968) organe du groupe A. Camus.
Membre de la Commission préparatoire du congrès international, il était en août 1968 l’un des délégués de la tendance organisationnelle de la FA au Congrès de Carrare où le secrétariat de l’Internationale des fédérations Anarchistes était confié à l’ORA et dont il était élu secrétaire adjoint aux cotés de Guy Malouvier. La Commission de Relations de l’Internationale des Fédérations Anarchistes (CRIFA) à laquelle appartenaient également Richard Pérez (trésorier), Robert Guillaume, Solange Nuñez et Jean Roy publiera le Bulletin de la CRIFA (n°1, novembre 1968 à n°10, mai-juin 1971).
En octobre 1969 Michel Cavallier représentait avec G. Malouvier, l’ORA lors d’une rencontre à Lyon avec G. Fontenis du Mouvement Communiste Libertaire (MCL) en vue d’un rapprochement entre les deux organisations. Le 21 avril 1970, avec sa compagne Francelyne Casellas, Guy Malouvier, Jean-Luc Brimeur et Pierre Comte, il représenta le Collectif National de l’ORA lors d’une nouvelle rencontre avec Georges Fontenis : “…après avoir rappelé les problèmes posés par la personnalité de Georges Fontenis… demandé des éclaircissements sur l’hétéroclité apparente du MCL… nous nous sommes mis finalement d’accord sur les points suivants, en attendant de les soumettre à l’organisation : continuer les contacts et informations entre les deux organisations, sans même poser le problême de l’unification ; préparer dans chacune des organisations des points de discussion opposant l’ORA et le MCL, afin de les présenter lors d’une réunion commune qui pourrait avoir lieu vers octobre 1970 » (cf. compte rendu du CN-ORA).
Lors de la rencontre nationale tenue les 29-30 mars 1970 au local de la CNT espagnole, rue Sainte-Marthe, et à laquelle participèrent 42 délégués représentant 14 groupes, Michel Cavallier avait été nommé secrétaire aux relations extérieures du Collectif National provisoire dont les autres membres étaient Maurice Fayolle, Pierre Comte (relations intérieures), Jean Luc Redlinski (relationns intérieures et Bulletin intérieur), Guy Malouvier (relations internationales), Solange Nuñez (trésorerie nationale) et Patrice Duquesnne. Il était en outre membre de la rédaction du journal L’Insurgé aux cotés de Ramon Finster, Robert Guillaume et Jean Luc Brimeur.
Lors du pré-congrès tenu par l’ORA à Alés (Gard) les 1er-2 août 1970, il fut le rapporteur du texte “Mouvement ouvrier et justification historique de l’ORA”. Les autres travaux présentés et débattus à cette rencontre concernanient “Luttes de libération nationale et révolution sociale” âr Guy Malouvier et “Problèmes du capitalisme et planification économique” par Jean Luc Redlinski.
En 1971 il appartenait avec entre autres Ramon Finster, J. P. Sauvage et Rolf Dupuy au cercle Front Libertaire Chiens de Garde (n°1, octobre 1971 et un autre n° non retrouvé) regroupant les travailleurs sociaux éducatifs.
C’est en 1972, au moment où les groupes de l’ORA tentaient de théoriser une nouvelle approche du communisme libertaire, qu’il étudiait le matérialisme historique et avec une partie du groupe du 14e scissionnait de l’ORA, abandonnant toutes références à l’anarchisme et rejoignait l’Union des Communistes de France (UCF) un groupuscule marxiste léniniste.
Michel Cavallier travaillera ensuite pour l’ANPE et adhérera à la fin des années 1970 au Parti socialiste puis au Parti radical de gauche dans les Pyrénées-Orientales.