Ludovico Caminita avait émigré aux États-Unis où en 1902 il était l’un des animateurs de la grève des teinturiers sur soie de Paterson (New Jersey). D’abord militant socialiste, il était devenu anarchiste après un débat avec le militant espagnol Pedro Esteve En 1908 il était membre de la rédaction de La Questione sociale et au printemps avait été arrêté et incarcéré à Buffalo (New York) où il devait prendre la parole dans une réunion.
En 1909 il était le directeur de la revue en langue italienne L’Internazionale (Philadelphie, n°1 janvier 1909 à n°6, 15 mars 1909). Puis en 1919 il dirigeait à Paterson le bulletin Il Boletino de l’Era Nuova (n°1, mars 1919 à n°5, 10 mai 1919) qui avait succédé à l’hebdomadaire L’Era Nuova (455 n° du 13 juin 1908 au 29 octobre 1917) auquel il avait sans doute également collaboré. Il dirigeait également le journal clandestin La Jacquerie (Paterson, n°1, ? à n°11, 15 décembre 1919) qui cessera sa publication après son arrestation en février 1920 avec vingt huit autres compagnons de Paterson lors d’un raid « anti rouge ». Selon certains, il aurait alors donné des informations à Edgar Hoover sur les attentats de 1919 pour éviter d’être déporté.
Lors des nombreuses querelles existant dans le mouvement italien entre les partisans de l’organisation et les individualistes, Ludovico Caminita avait été accusé à tort par Carlo Tresca d’être un indicateur.
Dans les années 1930 les compagnons italiens jugeaient qu’il avait « retourné sa veste »