Ouvrier d’usine à Mohon puis lamineur à Château-Regnault, Louis Bara (parfois orthographié Barra et Barrat) fut un militant anarchiste et syndicaliste.
En compagnie de son ami Alphonse Taffet, le secrétaire de l’Union des syndicats des Ardennes, il avait insulté, le 29 décembre 1907, le garde champêtre de Mohon qui leur dressait un procès-verbal parce qu’ils sortaient du café Lamblot après l’heure réglementaire. Ils furent condamnés conjointement à 3 jours de prison et 25 F. d’amende.
Il milita à l’Union des syndicats des Ardennes en 1908 et fréquenta la colonie libertaire L’Essai fondée par Fortuné Henry en 1903 dans la forêt d’Aiglemont.
Taffet et Bara furent condamnés le 21 janvier 1909 à 6 jours de prison à la suite d’une bagarre avec des non syndiqués. Cette peine de prison permit au maire socialiste de Mohon, Cacheleux, de le radier des listes électorales sur demande du parquet. Taffet dénonça cette décision par voie d’affiches et provoqua même une réunion publique contradictoire avec le maire, début avril 1909.
Le 17 octobre 1910, une manifestation tumultueuse de carriers eu lieu devant la gare de Levrézy, pour protester contre l’attitude de certains employés de la Compagnie des chemins de fer de l’Est qui refusaient de se mettre en grève. La gendarmerie, renforcée par un détachement du 91e régiment d’infanterie défendait l’accès de la gare. Bara entama le chant Gloire au 17e, puis cria aux soldat qui se trouvaient un peu en arrière des gendarmes : « Soldats, crosse en l’air, rompez vos rangs, mettez-vous avec les travailleurs, faites comme vos frères du 17e ». Il fut condamné le 1er février 1911 à 18 mois de prison pour « provocation dans un but anarchiste à la désobéissance » et purgea sa peine à Clairvaux où il avait été écroué en juillet après son transfert de la prison de Charleville. Bara était inscrit au Carnet B des Ardennes.
En septembre 1911, la Ligue des droits de l’homme demanda sa grâce. Il était libérable au printemps 1912.
Le 12 juin 1912 il avait été condamné à 6 jours de prison par le tribunal de Charleville pour “infraction à la police des chemins de fer”.
En 1913 Bara, installé à Nouzon, correspondait avec le journal de G. Hervé La Guerre sociale.
Dans un rapport de la gendarmerie daté du 7 mars 1914, il était signalé que Bara, qui demeurait rue Etienne-Dolet à Nouzon, travaillait comme chauffeur à l’usine Paquot-Cord, et que participant à « toutes les réunions publiques organisées à Nouzon », il n’y prenait jamais la parole et ne collaborait « plus à l’union des syndicats », n’entretenait plus « des relations avec les anarchistes » et ne se livrait plus à de la propagande antimilitariste et anarchiste.
Louis Bara est décédé le 19 juin 1935 à l’hôpital de Mézières.