Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BERGUE (ou BERGUES), Jules

Né à Clermont-Ferrand le 22 décembre 1855 — Ouvrier chaudronnier — Saint-Étienne (Loire) — Lyon (Rhône) — Annonay (Ardèche)
Article mis en ligne le 9 septembre 2010
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Au début des années 1880, Jules Bergue était à Saint-Étienne où il tentait d’organiser les mineurs et de les soustraire à l’influence réformiste et fut sans doute à l’origine en mai 1884 de la fondation de l’union fédérative des mineurs révolutionnaires. En juillet 1882 il fut condamné à 8 jours de prison pour rébellion à agents, puis en mai 1884 à 2 mois de prison pour “provocation au meurtre et à l’incendie”… Il fut ensuite membre de la Fédération nationale des syndicats et résida à Lyon, 91 bis rue Bugeaud. En 1885 il fut l’un des organisateurs à Lyon du banquet commémorant le 18 mars la Commune de Paris et en juin fut condamné à 25 franc ’amende pour “menaces de mort”.
Très impliqué l’année suivante dans la commission des ouvriers sans travail, il participa vraisemblablement le 6 décembre à la manifestation qui au chant de La Carmagnole avait investi une séance du conseil municipal à l’hôtel de ville.
Puis il fut avec notamment Prosper Tremollet l’un des fondateurs d’une Ligue des anti-propriétaires (grève des loyers et aide mutuelle pour déménager à la cloche de bois) avant de quitter Lyon pour Annonay à l’automne 1888.

En 1887 il avait été soupçonné d’avoir été l’auteur avec Puillet, Devrieux et Vitré des deux attentats à la bombe commis le 8 décembre contre le Palais de Justice, avant que l’instruction soit arrêtée. Cette même années 1887 il avait été condamné en avril à 30 francs d’amende pour “outrage à magistrat”.

Les 15 et 16 août 1890 il fut le délégué d’Annonay au congrès anarchiste régional tenu à Genève.

En avril-mai 1892, il échappa aux vastes rafles où furent arrêtés 35 compagnons poursuivis pour « association de malfaiteurs », mais avait été l’objet, sur commission rogatoire du juge d’instruction de Lyon en date du 21 avril, d’une perquisition qui se révéla infructueuse. Il aurait alors quitté Annonay avec sa femme pour aller à Saint-Étienne où le 21 novembre 1893, comme de nombreux compagnons de la région, il fut l’objet d’une perquisition. Le 1er janvier 1894 il fut de nouveau l’objet d’une perquisition à Saint-Étienne.

Il s’agit vraisemblablement du Bergue qui, le 4 janvier 1894, avait été arrêté à Saint-Étienne après avoir crié « A bas la patrie ! Vive l’anarchie ! Vive l’Internationale ! » lors d’une réunion publique tenue par un abbé et qui lui valut d’être poursuivi pour « cris séditieux ». Selon la police, il n’était pus à cette époque membre d’un groupe, mais continuait de professer les mêmes idées et était qualifié de “solitaire de l’anarchie”. Le 9 mars suivant, après 26 jours de préventive et lors de l’audience où il nia avoir tenu les propos incriminés et prit quelque distance avec l’anarchisme, il bénéficia d’un non-lieu.

En 1894, selon la police il aurait toujours été fixé à Annonay (Ardèche).


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