Giovani Buosi dit Moreno, qualifié « d’anarchiste dangereux de 27-28 ans » et qui était semble-t-il un déserteur de l’armée italienne, était recherché en 1895 par la police de Marseille « pour avoir apposé des placards anarchistes sur les murs du palais de justice » le 11 novembre. Surpris par les agents, lors de sa fuite il avait été blessé dans le dos par une balle tirée par un agent. Selon la police, il était « accompagné d’un gênois de 30 ans dont on ignore le nom et qui aurait été condamné en Italie à dix ans de travaux forcés et aurait manifesté à Marseille l’intention de fabriquer une bombe ». Dans la nuit du 10 au 11 novembre avaient également été arrêtés Arriego Piattoli et Luiggi Magni, accusés d’avoir gravé sur un mur « Vivent les pendus de Chicago ! Vive l’Anarchie ! » ce qui leur valu d’être condamnés le 10 décembre à 4 mois de prison et 100 francs d’amende, tandis que Buosi cité dans le même procès bénéficiait d’un non-lieu, “son identité n’ayant pu être établie”. Porteur d’une cicatrice par balle à la base de l’omoplate gauche, il était également tatoué d’un vase à fleurs et d’un trophée sur l’avant bras gauche.
Toutefois fin décembre 1895, sous l’identité du cordonnier Giuseppe Torre dont il utilisait le livret militaire, Buosi fut arrêté à Toulon avec Gustave Parruchi Parrini et tous deux furent transférés en janvier 1896 de la Maison d’arrêt de Toulon à Marseille en attente de la publication d’un arrêté d’expulsion. L’arrêté émis le 19 février lui fit notifié en juin suivant
Il pourrait y avoir identité avec un certain Jean Buon qui en 1897 résidait à Paris au 131 rue Ordener et qui selon la police, avait été l’organisateur à Marseille avec notamment Carboni et Orlando de “la marmite anarchiste” (organisme d’entraide ou journal ?) et qui à Paris avait logé plusieurs compagnons dont Ciancabilla. Il travaillait à cette époque à l’usine Charbon électrique de Levallois.