Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BRULE (ou BRULET)

Né à Paris — Grenoble (Isère) — Algérie
Article mis en ligne le 21 août 2010
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Militant anarchiste de Grenoble, Brulé (parfois orthographié Brulet) fut condamné à l’été 1891 à 10 ans de travaux publics pour avoir jeté son fusil et son paquetage à la tête d’un capitaine — ce qui lui avait valu 2 mois de prison — puis le 20 mai avoir « envoyé paître l’adjudant qui le commandait pour le peloton de punition » lors d’une période de réserve. Lors du conseil de guerre il avait déclaré : « Je me fous des lois et j’ai plein le dos de la société bourgeoise. Quant à l’armée, je l’exècre ainsi que tout ce qui y touche… Pour ce qui est du capitaine Conty, j’ai déjà été condamné à 60 jours de clou pour lui avoir lancé mon flingot. Pourquoi me juge-t-on deux fois pour le même fait ? C’est de la jésuiterie… D’ailleurs, si je l’ai manqué, le capitaine, la faute en est à ma mauvaise vue”).

Il fut envoyé dans un bataillon en Algérie où au printemps 1892 il était en traitement à l’hôpital militaire de Bône et où le compagnon Louis Perrault qui avait été dénoncé après être venu le voir, avait été arrêté en mai. A l’automne 1892, un autre compagnon, Étienne Requet, sous le faux nom de Georges Jungers, était arrêté à Bône où, selon la police, il avait été envoyé pour aider Brulé à s’évader et avec lequel il était en correspondance par l’intermédiaire d’un infirmier de l’hôpital militaire. Dans diverses lettres saisies chez Jungers, Brulé souhaitait que divers divers attentats soient commis à l’encontre de gradés. Dans une lettre saisie et adressée au compagnon Just Millirat, faisant allusion à ses tentatives d’évasion, il écrivait : « Mon plus grand désir est de voir notre parti poser la griffe sur les murs de la Casbah afin de faire comprendre à ces vieux débris galonnés qu’on ne contrarie pas impunément nos projets… ». ajoutant « Nous n’avons pas encore parlé en Algérie, il est peut être temps de faire entendre la Niveleuse ». Un plan détaillé de la Casbah avait été ajouté à la lettre.


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