Jean-Baptiste Camoin s’était marié en 1882 après la naissance de son enfant. Il vivait alors à Toulouse (Toulon ?) avec sa femme qui était devenue à son insu indicatrice de police.
Au début des années 1890 il avait résidé brièvement à Avignon où il avait été signalé.
En 1892 le ménage logeait 47 rue d’Alger à Marseille. C’est là que le 12 octobre, en fabricant un engin explosif, il était grièvement blessé aux mains et au visage et hospitalisé à la Conception où il allait rester cinq mois en traitement. A sa sortie de l’hôpital il continuait de militer. Il serait l’auteur d’un article paru en 1893 dans L’Agitateur (Marseille) et intitulé « Gare aux voleurs » où il donnait une recette « économique » pour confectionner une « marmite infernale ». En avril 1893 il semait la perturbation avec une vingtaine de compagnons lors de la réunion publique où A. Boyer venait s’expliquer sur le scandale de Panama et son activité à la chambre des députés. A la même époque il quittait sa femme et son logement. Sa femme le dénonçait alors comme étant mélé à l’attentat commis à Paris contre le restaurant Véry le 25 avril 1892 et où il y avait eu deux morts. C’est sur l’intervention du préfet de Haute-Garonne que « La femme Camoin qui a rendu à la police des services incontestables et désirait être secourue pour payer la pension de sa fillette à Saint-Nom de Jesus, avait fait ces révélations ». Fiché comme “anarchiste réputé dangereux” et placé sous haute surveillance Jean Baptiste Camoin était soupçonné d’être l’auteur de l’attentat commis dans la nuit du 15 au 16 novembre 1893 contre le quartier général de la rue d’Armény ce qui lui valut d’être l’objet d’un mandat d’arrêt puis, après avoir échappé le 8 février 1894 à une perquisition à Toulouse où il était de passage avant d’être arrêté à Toulon ce même mois de février avec le compagnon Bernard. Trouvé porteur de différents papiers, de 4 balles d’un révolver retrouvé dans leur voiture qui appartenait au compagnon Bourelli, il fut ensuite écroué tandis que Bernard, trouvé porteur d’un exemplaire de La Revue libertaire (1er février 1894) était laissé libre.
A l’automne 1894 la police signalait qu’il avait quitté Toulon avec les compagnons Victor Monclar et Charles Bourelli, dans une caravane attelée à un mulet et en direction de Nice. Peu avant en septembre, il avait été contrôlé avec le compagnon Victor Monella lors d’une perquisition chez le compagnon Baptistin Fouque qui les hébergeait. Il aurait ensuite été localisé à Marseille où il demeurait 14 rue Thubaneau.
Arrêté le 10 novembre 1895 sous l’inculpation de « port d’arme prohibée et tentative de vol », Jean Baptiste Camoin était condamné le 16 février 1896 par la Cour d’assise du Rhône à huit ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour. De ce fait il était rayé des États du département le 1er décembre 1896.