Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DOUTREAU”, Maurice [DUVIQUET, Maurice, Albérix, Joachim dit]

Né le 15 juin 1909 à Outreau (Pas-de-Calais) — Comptable ; correcteur — UA — SIA — CGT — Paris
Article mis en ligne le 12 mars 2010
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Fils d’un garde républicain, Maurice Duviquet (parfois orthographié Duwiquet) fut un temps correcteur et militant anarchiste. En 1936, domicilié 100 rue du Boulet (XIIIe arr.), il était à cette époque le responsable du secteur est de la Fédération parisienne de la Jeunesse Anarchiste Communiste (JAC) et était alors comptable.

Lors du congrès de l’Union anarchiste tenue les 30-31 octobre et 1er novembre 1937, Maurice Duviquet dit Doutreau avait été nommé à la commission administrative comme rédacteur du Libertaire auquel il collabora jusqu’à la déclaration de guerre.

En vertu d’un mandat d’arrêt pris le 24 novembre 1937 à la suite d’une réunion tenue à Villeparisis (Seine-et-Marne) le 1er octobre, il fut arrêté le 15 janvier 1938 lors d’une tournée de propagande à Annemasse et condamné le 10 février 1938 à deux mois de prison pour avoir tenu des propos considérés comme « une apologie du meurtre ». Le 6 décembre 1938, il anima une réunion à La Ciotat, présidée par Denègri assité de David et Bérenger, puis quelques jours plus tard au Royal Cinéma de Marseille où devant environ 125 personnes dont « quelques indigènes nord-africains », il avait comparé les accords de Munich « à un poulet qui devait être égorgé par une cuisinière, mais celle ci, au dernier moment, l’avait laissé vivre pour l’égorger au réveillon, lorsqu’il sera bien gras et à point ».

Il fut arrêté en janvier 1939 au nom de la contrainte par corps. Il participa à cette époque à de nombreuses réunions et conférences organisées par la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) au profit des réfugiés espagnols. Il fit également une tournée de conférences dans le sud (Limoges, Agen, Toulouse…) sur le thème « Face à la démocratie bourgeoise et à la dictature fasciste : révolution sociale ». Membre de la rédaction de l’hebdomadaire SIA, il y était plus particulièrement responsable de la rubrique “Secouons le tamis”.

Au printemps 1939 il était également membre de l’Université de la jeunesse prolétarienne (UJP) qui avait été fondée début 1939 sous l’égide de l’UA et dont faisaient également partie Reigenbach Ringeas et Aurèle Patorni. En mars ou avril 1939 il aurait remplacé Anderson au secrétariat de rédaction du Libertaire.

Dans une lettre Bösiger, conservée au CIRA de Lausanne, dit qu’il a donné une conférence à Annemasse à la veille de la déclaration de guerre de 1939, la salle « était comble, il y avait même 2 à 300 personnes qui n’ont pas pu entrer » ; il voyageait alors avec Charles Ridel* (Louis Mercier-Vega).

En févier 1940, lors d’une réunion tenue au siège du Libertaire, 9 rue de Bondy, avec une quinzaine de militants dont Maurice Germain et Le Guennec, il avait proposé de « procéder à une sorte de recensement des anarchistes ayant échappé à la mobilisation » et considérant que « La publication du Libertaire ne serait certainement pas tolérée par les autorités » avait proposé de faire reparaitre d’une façon intermittente Notre syndicalisme.

Après la guerre Duviquet, qui s’était marié le 23 décembre 1944 à Paris XIe arr.ondissemnt, alla habiter en 1947 en Seine-et-Oise puis il partit pour Haïti diriger une station de radio. Duviquet aurait par la suite professé des idées très éloignées de ses anciennes conceptions (témoignage de Charles Anderson).


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