Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ARDAINE, Moïse “MAURICE”

Né à Charlière (Loire) le 30 septembre 1857 — Coiffeur — Genève — Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 12 février 2010
dernière modification le 26 septembre 2024

par R.D.

Lors du conseil de révision de sa classe (1878) Moise Ardaine (parfois orthographié Ardène et Ardoine), fils de
Jean Marie et de Claudine Deguerre, avait été exempté de service actif en temps de paix et en conséquence n’était pas astreint à des périodes d’instruction ; par erreur il avait été inscrit comme “insoumis” pour ne s’être rendu à une de ces périodes. Avant son départ pour Genève au début des années 1880, il ne s’occupait pas de politique.
IL avait résidé successivement à Roanne, Lyon et Paris.

Militant français résidant depuis plus de dix ans à Genève où il travaillait comme coiffeur barbier, Moïse Ardaine y était signalé par la police comme recevant « souvent chez lui les anarchistes étrangers » dans les années 1890. Lucien Weil fut notamment domicilié chez lui, 38 rue de Montbrillant où se déroulaient les réunions du groupe anarchiste international qui comptait une trentaine de membres dont Bordat, Niquet, Petraroja, L. Galleani, R. Catil, Stoyanov, Sullam, Pichon, Ferriere et Weill et dont Ardaine aurait été le secrétaire.

Moïse Ardaine fut arrêté le 11 novembre 1890 avec une dizaine d’autres compagnons (voir G. Petrarija) pour avoir placardé le placard trilingue Souvenons nous rappelant les martyrs de Chicago, affaire où il fut finalement mis hors de cause tandis qu’étaient expulsés plusieurs de ses compagnons.

En 1891 il était considéré comme le plus actif du groupe des anarchistes français de Genève et, selon la police, c’était à son domicile que se déroulait « un certain nombre de réunions clandestines ».

Le 29 décembre 1892 un tribunal de la Seine l’avait condamné à 15 jours de prison pour « vol ».

Début janvier 1894, après avoir été expulsé de Suisse, il se trouvait à Lyon où, comme une cinquantaine de compagnons de la région, il fut l’objet d’une perquisition où la police n’avait saisi qu’un révolver non chargé. Il fut remis en liberté le 8 janvier après interrogatoire.

Moïse Ardaine, que la police appelle Ardène, Ardanne, Ardoine…, figurait toujours sur la liste du groupe “Steiger Dalloz” en 1903 comme “Voleur. Parmi les plus connus et les plus militants du groupe”.


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