Pietro Bruzzi, après avoir fréquenté les milieux socialistes, était devenu anarchiste et en 1909 devint l’un des rédacteurs et gérant de l’hebdomadaire puis quotidien anarchiste La Protesta umana (Milan, 146 n° du 13 octobre 1906 au 20 novembre 1909). En 1910, suite à ses articles contre la guerre et pour échapper à la répression, il avait du quitter Milan et s’était semble-t-il réfugier à Marseille.
En 1913 il était membre du groupe anarchiste italien de Paris dont faisaient également partie Malato, Mai et Camuzzo.
En 1916 il ne se présentait pas lors de son ordre de mobilisation et était condamné à deux mois de prison pour avoir résisté aux forces de l’ordre venues le chercher. Envoyé dans un régiment à Tortona, il s’enfuyait pendant le voyage et passait en Suisse, à Genève. Sous la fausse identité de Pierre Bernard Mouque, il s’était marié à Vienne (en France ou en Autriche ??) avec Catherine Mayer. Il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion le 15 mai 1917. En 1918 il fut arrêté à Zürich lors de l’affaire des bombes et fut expulsé vers la France d’où il rentrait en Italie à la fin de la guerre ; il y était arrêté pour désertion et condamné à mort, peine commuée en vingt ans de détention.
Rédacteur en 1921 du journal L’Individualista (Milan, n°1, 1er février à n°4, 16 mars 1921), il avait été accusé avec Ugo Fedeli et Francesco Ghezzi, autres rédacteurs du périodique, d’avoir participé à la préparation de l’attentat commis à Milan au théâtre Diana le 23 mars 1921, ce qui entrainait l’interruption de la publication. Pour éviter d’être arrêté Pietro Bruzzi partait clandestinement d’abord en URSS, puis en Allemagne, en Autriche et en Belgique
Pietro Bruzzi était ensuite passé en France d’où il collaborait à la revue individualiste Eresia di oggi e di domani publiée à New York (n°1, avril 1928 à n°9, mars 1929). Le 3 mars 1928 il était arrêté et accusé d’avoir participé au cambriolage d’une perception à Aulnay-sous-Bois. Il était condamné le 17 novembre 1928 à trois ans de prison pour “vol et usage de faux papiers”.
Le 27 février 1931, il était condamné à quatre mois de prison à Paris pour infraction à un arrêté d’expulsion. Puis, en 1932, Pietro Bruzzi était expulsé de France avec Luiggi Damiani et Angelo Bruschi. Tous trois s’étaient alors rendus à Barcelone où ils étaient membres en 1931 de “l’Office libertaire de correspondance”, un groupe dirigé par le militant espagnol Rafael Martinez et dont faisaient également partie les compagnons italiens Castellani et Virgilio Gozzoli. Depuis Barcelone il collaborait alors à Il Risveglio anarchico (Genève).
En 1933 il était expulsé d’Espagne et en 1935 les autorités fascistes italiennes obtenaient son extradition d’Espagne où il était revenu clandestinement. Il était aussitôt envoyé au confinat de Ponza puis de Tremiti pour cinq ans.
A sa libération en juillet 1940, il retournait à Milan où en 1943 il intégrait la Résistance et participait, avec noitamment Germinal Concordia, à la formation des premiers groupes de partisans libertaires au sein de la Brigade Malatesta.
A l’été 1944 il était le rédacteur du journal clandestin L’Adunata dei libertari, sous-titré Organo de la FAI (Milan, n°1, 18 juillet 1944). Arrêté par les nazis, Pietro Bruzzi était interné à la prison de Legnano San Martino d’où le 19 février 1945, avec Leopoldo Bozzi, il était amené à San Vittorre Olona et fusillé par les Allemands.
Après sa mort la brigade partisane libertaire sera renommée Malatesta-Bruzzi et regroupera1300 combattants.
Le 20 mai 1945 ses restes seront exposés au local de la Fédération communiste libertaire de Milan, donnant lieu à une grande manifestation partisane.