Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOTEY BADOSA, Francisco

Né à Premia de Mar (Barcelone) le 4 octobre 1912 — mort le 2 octobre 2000 — MLE — FA — CIRA — CNT — Catalogne & Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 2 décembre 2006
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Francisco Botey

Militant des Jeunesses Libertaires (FIJL), Francisco Botey Badosa, qui s’était intéressé très tôt à la culture et à la littérature, fut dès septembre 1936 le représentant de la CNT au comité local de l’École nouvelle unifiéé et participé à son organe Butlleti local de l’Escola Nova unificada (Premia de Mar, au moins 5 numéros, du 26 septembre 1936 au 16 avril 1937). Il était en 1937 milicien dans la 14e Division sur le front d’Aragon et directeur de l’organe de la FIJL, Titan (Alcañiz, 1937-1938, au moins 15 numéros). Il collaborait à la même époque à l’organe de la CNT de Premia Alba Roja (Premia, au moins 8 numéros à partir du 2 janvier 1937) et fut par la suite rédacteur de Juventud Libre (Madrid, 1936-1939). En 1937 il échappa de peu à être exécuté par les communistes sur le front d’Aragon.

Exilé à la fin de la guerre civile d’abord à Toulouse puis à Marseille où il arrivait en août 1939, il entrait immédiatement en contact avec d’autres exilés espagnols à la vieille Bourse du Travail de la rue de l’Académie. Les compagnons espagnols se réunissaient alors « rue de Chateaudun au bar Chez vous… dont le patron Janot, homme cordial et sympathique… a toujours accepté de recevoir chez lui nos correspondances et, sans doute ému par notre indigence, refusa plus d’une fois le paiement des consommations… a fini ses jours en 1943 dans un camp d’extermination en Allemagne ».
A l’été 1941 il avait été arrêté et envoyé au 213e Groupe de travailleurs étrangers à Les Mées (Alpes-de-Haute-Provence) dont, vers le 21 août, il s’était évadé avec les compagnons Daniel Berbegal et Antonio Valero.

Avis de recherche (AD Alpes-de-Haute-Provence)

Cette même année 1941 il fit la connaissance du camarade italien Fioro del Conte qui le mit en rapport avec Tony Peduto de la fédération anarchiste locale ; c’est par l’intermédiaire de ce dernier que F. Botey adhérait au groupe anarchiste clandestin international animé par Jean-René Saulière dit André Arru et qui regroupait une douzaine de membres français (dont Étienne Chauvet), russes (dont Voline), italiens et espagnols (dont Jaime Mariano) et dont les activités consistaient à imprimer et diffuser du matériel de propagande ainsi qu’à fabriquer ou falsifier des papiers d’identité destinés aux personnes en danger et en particulier à des juifs traqués par les nazis. Le jour même de l’arrestation d’A. Arru et de E. Chauvet en août 1943, F. Botey échappait à l’arrestation et parvenait à prévenir les autres membres du groupe qui décidait alors de se dissoudre.

En mai 1945 F. Botey et sa compagne Paquita hébergèrent chez eix à La Treille (Bouches-du-Rhône), un peu plus de deux mois Voline à sa sortie de l’hôpital.Voline décédera d’épuisement peu après le 18 septembre à l’hôpital Laennec à Paris.

Tout en participant à la reconstruction du MLE, Francisco Botey militait à la Fédération Anarchiste de Marseille et était membre du premier comité de rédaction de Ruta en exil (numéro 1 en octobre 1944) dont il assura la parution des vingt premiers numéros avant le transfert du journal à Toulouse où il devint l’organe officiel de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) en exil. A marseille F. Botey travailla notamment dans le bâtiment.

Dans les années 1960 il était le correspondant et le diffuseur en Provence du journal Tierra y libertad (Mexico, 1944-1988).

Francisco Botey qui continua toute sa vie à entretenir des relations avec notamment José Peirats et Germinal Gracia, a également participé à partir des années 1960 aux activités du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme (CIRA) jusqu’à son décès survenu à Marseille le 2 octobre 2000. Il a été incinéré le 6 octobre au crématorium du cimetière Saunt-Pierre.


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