Célestin Brossard, marié, sans enfant, demeurait 13 rue Lavieuville (XVIIIe arr.) depuis le 21 novembre 1892. Il vivait séparé de sa femme, Antoinette Rigaud, épousée le 1er mars 1892.
Il travaillait depuis 1891, à domicile pour le compte du bottier Guitaux, 23 Faubourg Saint-Honoré.
Très bon ouvrier, son salaire aurait pu lui permettre de vivre mais il se trouvait toujours dans la gêne car il dépensait son argent en secours aux compagnons anarchistes et en cotisations diverses aux groupes.
Il était anarchiste-communiste et recevait chez lui de nombreux anarchistes. Il faisait partie de la chambre syndicale des cordonniers à la Bourse du travail.
Le cordonnier Céléstin Bossard avait été fiché comme anarchiste en 1894 après une perquisition le 1er juillet à son domicile, 13 rue de la Vieuville, et sa mise en état d’arrestation.
Le 1er juillet, le commissaire de police du quartier de la Chapelle, s’était présenté à son domicile, situé au 2e étage, chambre n°12, où il travaillait avec un autre cordonnier. La perquisition fit découvrir L’Almanach de la question sociale de 1893, 5 procès-verbaux de réunions de la Chambre syndicale des cordonniers, deux numéros de La Révolte de février et mars 1894 et deux cartes électorales de l’année 1893, remises par Bossard, qui tenait à montrer qu’il votait. Il avait alors affirmé « n’être jamais anarchiste, mais socialiste et ne jamais manquer de voter ».
Le 3 juillet, il fut incarcéré à Mazas et mis en liberté provisoire le 9 juillet.
Dans un rapport de police lors de son incarcération, la police indiquait qu’il était « moins militant » et que lors de réunions « on l’avait entendu répudier les actes de propagande par le fait et l’attentat de Vaillant”).
A l’automne 1900 il faisait partie avec notamment François Liegeois et Pierre Louvet du petit groupe de cordonniers anarchistes qui se réunissait chaque semaine Aux Lions Caulaincourt, Port Caulaincourt. Puis en 1902 il fit partie avec entre autres Boulun, Liegeois, Saulnier et Louvet de la coopérative communiste de production de cordonnerie dont le siège se trouvait 18 rue Molière.
Il y a sans doute identité avec le militant anarchiste Bossard qui succédait définitivement à Delale en 1907 au secrétariat du syndicat de la cordonnerie parisienne, poste qu’il avait occupé antérieurement en alternance avec lui.