Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BORRÁS CASCAROSA, José “CANTACLARO” ; “Jacinto BARRERA” ; “SERGIO” ; “Sergio MENDOZA”

Né à Monegrillo (Saragosse) le 17 mai 1916 — mort le 5 décembre 2002 — Ouvrier agricole ; bûcheron ; peintre en bâtiment — FIJL-MLE- CNT — Aragon & Ariège
Article mis en ligne le 2 décembre 2006
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
José Borras Cascarosa

Né dans une famille paysanne radicale socialiste, José Borras Cascarosa avait été à l’école jusqu’à l’âge de neuf ans, puis avait adhèré aux jeunesses du parti qu’il quittait à quinze ans pour se rapprocher des idées libertaires qu’il défendait déjà en 1933. En 1934 il adhérait à la CNT et à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL). Début 1936, avec Pes, Peralta et Francisco Martinez il fondait la CNT de Monegrillo (Saragosse) dont il était nommé secrétaire.

Dès le déclenchement de la guerre il s’enrôlait dans la colonne Durruti où il représentait Monegrillo au Comité de Défense de Pina de Ebro. Il défendait alors des thèses anarchistes radicales et commençait à écrire dans Cultura Y Acción et Titan. En février 1937 il était délégué de Pina de Ebro au Congrès régional des collectivités à Caspe et était nommé secrétaire du comité comarcal des collectivités de Pina avec résidence à La Almoda, puis secrétaire du Conseil comarcal des Collectivités, poste qu’il occupera jusqu’à la répression stalinienne de 1937. Lors de cette répression, il réintégrait la 119e Brigade de la 26e Division dans l’unité des transmissions où il effectuait un travail idéologique dans les groupes culturels de la FIJL.

Après avoir participé à la campagne de Catalogne, il passait en France où il était interné dans les camps du Vernet et de Septfonds puis travaillait dans l’agriculture près de Chateaudun et Saint-Claude. Lors de l’entrée des allemands en France il partait pour Bordeaux, Toulouse puis l’Ariège où il participait à la réorganisation de la CNT et au passage clandestin de la frontière et à la résistance anti nazie avec le réseau de Francisco Ponzan Vidal.

A la Libération il était secrétaire départemental de la FAI et de la FIJL et rédacteur du bulletin Sembrador. Délégué de Varilhes (Ariège) au congrès de la CNT à Paris en mai 1945, il défendait des thèses orthodoxes. En novembre 1946 il était nommé permanent de la CNT de l’Ariège –qui regroupait 21 fédérations locales avec 1000 adhérents — poste qu’il occupera jusqu’en novembre 1948.
De 1952 à 1959 il était le secrétaire de la FIJL en exil et directeur de son organe Ruta. Sous la signature de Jacinto Barrera il collaborait à la rubrique Mirador Juvenil de l’hebdomadaire CNT (Toulouse).

En 1955 il avait intégré le secrétariat intercontinental (SI) où il avait remplacé Morales Guzman, démissionnaire, au poste de secrétaire à la culture et propagande. Il sera à plusieurs reprises membre du SI (1958, 1960-61) tout en étant membre de la Commission de relations de la régionale Aragon, Rioja et Navarre en exil. José Borras a participé à la plupart des congrès et plenums de l’exil et avait représenté la CNT au X congrès de l’AIT à Toulouse les 25-27 août 1958.

Au printemps 1962, lors de la vague de grèves en Espagne, il fut l’orateur de la CNT lors des nombreux meetings d’information et soutien tenus en France par l’Allaince syndicale CNT-UGT, notamment à Grenoble, Pau et Montpellier.

En 1969, José BORRAS, qui était marié à la française Yvonne Bertrand –dont il aura trois enfants — obtenait la nationalité française et voyageait pour la première fois en Espagne. En août 1969 lors d’un plenum à Bordeaux, il était exclu de la CNT. Il adhérait alors aux Groupes de présence confédérale éditant le journal Frente Libertario. Il était également membre de l’Amicale de la 26e Division et collaborait à son bulletin.

Après la mort de Franco José Borras avait adhéré au Parti socialiste français.

José Borras est mort à Toulouse le 5 décembre 2002.

Œuvre : Politica de los exiliados españoles (Ruedo Iberico, 1976). — El sindicalismo español en la encrucijada (Barcelone, 1976). — Une certaine idée de l’Europe. — Aragon en la revolucion española. — Del radical socialismo al socialismo radical y libertario : memorias de un libertario. — Reflexiones en torno a la actual situacion espñola (s.l., s.d.).


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