Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOIVIN, Henry

Né à Liffré (Ille-et-Vilaine) — mort à l’automne 1966 — Traminot — UA — CGT — CGTU — CGTSR — Rennes & Liffré (Ille-et-Vilaine)
Article mis en ligne le 30 novembre 2006
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale dont il était revenu mutilé, Henry Boivin prendra conscience du massacre et ne cessera plus de militer contre la guerre et dans les milieux libertaires. Il avait été particulièrement actif lors de l’incarcération de Jeanne Morand à la centrale de Rennes. Après avoir renvoyé son fascicule de mobilisation, il avait été arrêté par les gendarmes et condamné.

Dans les années 1921-22, ses activités syndicales lui avaient valu d’être révoqué de la Compagnie des Tramways bretons. Il collaborait alors au journal Le Syndicaliste de l’ouest. Il était début 1921 trésorier du Comité départemental des Comités Syndicalistes Révolutionnaires (CSR), poste auquel il était confirmé lors du congrès régional des CSR tenu à Rennes le 27 mars ; les autres membres du bureau étaient les libertaires Quemerais (secrétaire) et Jean Texier. Il est à noter que ces trois militants libertaires seront à Rennes à l’origine de la fondation de l’union locale de la CGTU. Au congrès de fondation de l’Union régionale unitaire (URU) tenu le 27 mai 1923 et où les libertaires étaient majoritaires, Boivin avait été nommé trésorier et Quemerais, secrétaire. Les libertaires seront mis en minorité par les communistes en 1924 et constitueront alors une union autonome.

Mutilé de guerre et réformé, Henry Boivin refusera à deux reprises d’aller chercher son fascicule de mobilisation : d’abord en avril 1922 où il était arrêté puis relaché sur intervention de la Fédération ouvrière et Paysanne des mutilés dont il était adhérent ; en octobre 1925 il refusait à nouveau et était interné une semaine dans les locaux disciplinaires de la caserne Mac-Mahon de Rennes avant d’être transféré à l’hôpital militaire dont il s’évadait. Le 12 décembre il était condamné par le tribunal correctionnel de Rennes à quinze jours de prison pour « outrage à agents de la force publique »venus l’arrêter en octobre.

En 1935 il faisait partie du groupe de militants libertaires regroupés dans la Phalange de soutien au Lib, qui, chaque semaine versaient de l’argent pour soutenir Le Libertaire, organe de l’Union Anarchiste (UA). Il était également membre de l’union locale CGTSR de Rennes où il demeurait 283 rue des Fougères.

Pendant la seconde guerre mondiale Henry Boivin avait été arrêté par les miliciens de Vichy, puis par les Allemands et s’en était tiré de justesse. En 1944, avec d’autres militants anarchistes dont Gilles Dubois, les frères Le Marc et Joseph Briand, il vivait caché dans la forêt de Rennes.

Henry Boivin qui était également membre de la Libre Pensée, est mort à l’automne 1966.


Dans la même rubrique

BLONDEL, Emile, Paul

le 12 juin 2024
par R.D.

BODEAU (ou DODOT)

le 12 juin 2024
par R.D.

BONAMICI, Claudio

le 26 mai 2024
par R.D.

BONUCELLI Giuseppina

le 26 mai 2024
par R.D.

BLIN, Charles

le 5 avril 2024
par R.D.