C’est encore très jeune qu’Evelio Boal avait adhéré à l’anarchisme. Émigré à Barcelone, où il était déjà en 1910, il était typographe et membre du syndicat CNT des arts graphiques. Passionné de théâtre — il avait été le premier acteur comique de la troupe Espantaleon — il abandonnera les planches pour le militantisme, mais continuera de s’y intéresser, étant même le directeur de la troupe du Centre ouvrier de la rue Mercaders où il montera des pièces de Guimera, Rusiñol, Iglesias et Ibsen.
Délégué du syndicat des arts graphiques au Congrès de Sans (28 juin-1 juillet 1918), il avait été nommé secrétaire du Comité national de la CNT où il allait se révéler comme un véritable génie de l’organisation et être à l’origine de la percée de la CNT en Castille aux cotés de Manuel Buenacasa. En janvier 1919 il était détenu avec les autres membres du CN puis libéré pour raison de santé- il était tuberculeux. En février et mars il appartenait au comité de grève de La Canadiense.
A l’été 1919, lors d’un voyage au Portugal pour trouver des alliances avec des organisations sœurs, il semble avoir été l’un des premiers à suggérer la création d’une fédération anarchiste ibérique.
Lors du congrès de décembre 1919 dit de La Comedia, il était confirmé à son poste de secrétaire bien qu’ayant été contesté pour avoir signé avec Salvador Segui et Salvador Quemades un pacte d’alliance avec l’UGT contre la répression.
Arrêté en janvier 1920 il collaborait depuis sa cellule à Solidaridad obrera (Bilbao). Le 3 mars 1921 il était à nouveau détenu au domicile d’Angel Fernandez, 137 rue de La Masnou, où il vivait clandestinement et était emprisonné. Après l’assassinat d’ Eduardo Dato par les groupes d’action, il était transféré dans la nuit du 17 au 18 juin 1921 à la Préfecture de police avec Antonio Feliu et José Dominguez. Tous trois étaient relachés et autorisés à rentrer chez eux ; Dès leur sortie de la préfecture, tous trois étaient abattus par des pistoleros en accord avec la police.
Evelio Boal a collaboré à plusieurs titres de la presse libertaire dont El Rayo (Palma) et Tierra y libertad (Barcelone) où il écrivait sous le pseudonyme de Chispazos.