Dès l’âge de 14 ans, José Berruezo Silvente, disciple des intituteurs rationalistes Julian Raja Vivancos et Juan Martinez Izquierdo du Centre ouvrier de Mazarron, distribuait des manifestes parmi les ouvriers mineurs de la région. En 1912 il participait à la création du Centre d’études sociales et deux ans plus tard, était emprisonné à Totana pour avoir reint des slogans anarchistes. Au retour de son service militaire à Melilla, il émigrait en 1919 à Barcelone, puis à Marseille. Revenu en Espagne en 1920 il s’établissait alors à Santa Coloma de Gramanet où il allait participer à la fondation de l’Ateneo et être secrétaire de la CNT (1922) tout en participant à de nombreuses réunions et plenums. Pendant la dictature de Primo de Rivera et après avoir été licencié de son travail, il était le secrétaire de l’Ateneo (1924) et responsable du Comité pro-presos. Avec la proclamation de la République il participait en octobre 1931 à la création de la Maison du Peuple où il était responsable avec Gregorio Jover de l’école rationaliste. Lors du 2e congrès de la CNT à Badalone, il était le délégué de Santa Coloma. Entre 1932 et 1935 il a été licencié et a été instituteur à plusieurs reprises à l’Ateneo de San Adrian. De 1934 à 1936, sous le pseudonyme de Clarin il était le correspondant de Solidaridad obrera à Santa Coloma.
Pendant la guerre civile José Berruezo Silvente a été responsable de la santé au Comité révolutionnaire de Santa Coloma, conseiller de la Santé à la mairie (d’octobre 1936 à la fin de la guerre) et même maire de Santa Coloma (mai 1937, 1938-1939). Il a été délégué au plenum économique de Valence.
Exilé en France en janvier 1939, il était interné au camp de Bram jusqu’au 8 décembre 1939 où il était envoyé travailler dans le Cantal où il arrivait en gare de Mauriac dans la nuit du 9 avec deux autres compagnons, José Marques caballero et Sebastian Gomez Silvente. Affecté sur le chantier du barrage de l’Aigle il allait jouer un rôle primordial dans la reconstruction de la CNT. En juin 1943 il était nommé secrétaire de la Commission de relations du MLE en exil lors du plenum clandestin tenu à Mauriac. En décembre 1943 il représentait la zone occupée au plenum de Montpellier où il était nommé secrétaire du sub comité national de la CNT en exil. Il participait également en 1944 au plenum de Muret et partisan de la participation de la CNT à la résistance contre l’occupant, favorisait l’émergence d’un maquis exclusivement cénétiste au barrage de l’Aigle, la compagnie espagnole du Bataillon Didier (FFI) commandé par Juan Montoliu del Campo dont il était l’adjoint.
En décembre 1945 il était délégué de Cugnaux (27 adhérents) au plenum régional du sud-ouest à Toulouse où il aurait défendu l’autonomie de la CNT d’Espagne. Après la scission survenue dans la CNT en exil, il s’était aligné sur la position de la tendance collaborationniste, avait été membre du sous Comité national de l’exil et collaborait à son organe España Libre (Toulouse).
En 1976 il était membre de la Fédération locale de La Rose (Marseille) adhérente au groupe éditant le journal Frente Libertario.
José Berruezo Silvente est mort à Aix-en-Provence le 7 août 1990.
Œuvres : Contribucion a la historia de la CNT en exilio (Mexico, 1967). — Por el sendero de mis recuerdos (Santa Coloma, 1987).
Il a également collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire dont Asturias, Aurora Libre, El Diluvio (1930-31), Solidaridad obrera, España Libre, Espoir, Despertar, Le Combat syndicaliste.
Les archives José Berruezo
ont été déposées à l’Institut d’histoire sociale d’Amsterdam