Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BAUDY, Antoine, Marius

Né à Cons, commune de Grospierre (Ardèche) le 18 octobre 1875 — mort le 2 janvier 1912 — Serrurier ; menuisier — Marseille (Bouches-du-Rhône) — Guyane
Article mis en ligne le 19 novembre 2006
dernière modification le 8 août 2024

par R.D., René Bianco
Antoine Baudy

La notice d’Antoine Baudy (parfois orthographié Baudry) signale « ne possède qu’une très faible instruction mais on le dit intelligent. Il est passionné à lire les ouvrages et journaux révolutionnaires ». Venu très jeune se fixer à Marseille, il logeait chez son oncle, 57 rue des Princes. Il est signalé pour la première fois en novembre 1892 comme fréquentant quotidiennement la buvette Les cinq Parties du Monde (angle rue Colbert et cours Belsunce) rendez vous des anarchistes. En 1893 Antoine Baudy, fiché comme« anarchiste militant et dangereux », collaborait au journal hebdomadaire L’Agitateur (2e série, Marseille et Toulon, au moins 6 n° du 14 janvier au 18 février 1893) et c’est lui qui avait rédigé L’Appel aux conscrits. La rédaction du n°1 à Marseille avait été assurée par Joseph Barnouin, Antoine Baudy, J. Dumas, Ernest Lavisse et Maurice Manuel Perrier, mais le journal publiait également des éditions régionales (Avignon, Dijon, La Chaux-de-Fonds…) dont la page 4 était modifiée pour offrir aux lecteurs une chronique locale. Le journal devait cesser de paraître au n°6 suite à plusieurs citations à trois condamnations à l’amende et sept citations à comparaître devant le tribunal de simple police, le tribunal correctionnel et la Cour d’Assises.

Il était arrivé à Bône le 10 décembre 1893 sur le paquebot « La Franche Comté ». Il avait été accueilli sur la quai par le compagnon Alphonse Lauze chez qui il allait loger et avait aussitôt êté fiché comme paraissant « dangereux et exalté ». Fin 1893 il demeurait 6 rue Louis Philippe à Bône.Le 5 juin 1894 la police signala son embarquement à Alger à destination de Marseille où il se lia au groupe de cambrioleurs Les travailleurs de la nuit d’Alexandre Jacob.

Vers 1895 Antoine Baudy se fixait un moment à Toulon puis revenait à Marseille où il était soumis à une surveillance constante et était arrêté le 11 octobre 1896 pour vol. Il disparaît de Marseille en 1899 et figure de ce fait à l’État Vert des anarchistes signalés comme disparus.

Arrêté le 22 septembre 1902 et jugé à Amiens en mars 1905, il justifia ses cambriolages par « Le droit à l’existence » dans la déclaration Pourquoi j’ai cambriolé parue dans le journal Germinal. (n°12). Condamné en appel à Laon le 1er octobre 1905 à 7 ans de réclusion, assortie de la réclusion en Guyane, il embarqua pour la Guyane le 23 décembre 1909 après avoir été déclaré « apte à tous travaux dans toutes conditions d’habitat ».
Marius Baudy est décédé d’épuisement physique le 2 janvier 1912 à Saint-Laurent du Maroni.

Marius Baudy (ANOM)

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