René Bauché avait fréquenté toutes les organisations de gauche et d’extrême gauche : les anarchistes du Libertaire dans les années vingt et les anarcho-syndicalistes (toute sa vie) ; le groupe culturel d’Ivry/Vitry-sur-Seine (sa base de départ) ; les diverses mouvances pacifistes avec, parfois une forte influence et connivence protestante ; la Pensée libre (qui se précisait « groupement de libre pensée intégrale ») ; les cours de la très sérieuse École de propagande anarchiste (dont le sulfureux programme pour 1924-25 –français élémentaire, anatomie et physiologie comparées, français supérieur, philosophie- reflète cette quête autodidacte de toute une génération de militants) ; même le Parti républicain et socialiste en 1929 (section de Vitry) tout en adhérant la même année au Groupe d’études pour la défense de la révolution russe, au moment où pour lui l’anarchisme et le pacifisme allaient se croiser au trotskisme dans la région Lyonnaise des années trente (lors de ses rencontres avec Trotsky, tout en l’admirant, il ne put s’empecher de le contredire) ; le Parti socialiste ouvrier et paysan…
Il avait adhéré à la Fédération des métaux CGT en 1919 comme apprenti mécanicien et y militera toute sa vie.
Appelé en 1930 pour une période de réserve, il avait choisit l’insoumission et menat une vie clandestine à Lyon jusqu’à sa détention de mars 1935 à février 1936.
Il a participé au soutien de la révolution espagnole.
Pendant la seconde guerre mondiale il avait été cité en 1940 à l’ordre de son corps d’armée pour avoir repoussé avec un peloton d’artillerie un détachement allemand à Arnay-le-Duc. Il avait été envoyé ensuite au STO au retour duquel il devenait correcteur d’imprimerie et militait au syndicat CGT à qui il restera fidèle jusqu’à sa mort survenue en août 1996.
Militant des Abondancistes, du Comité Espagne Libre, il avait adhéré dans les années 1970 au Parti Communiste et fait partie du groupe des refondateurs. Il était également membre du Comité France-RDA.
« Elancé et ascétique jusqu’à ses quatre-vingt-cinq ans sa présence aux assemblées générales des correcteurs fut ponctuelle et discrète. Son regard chaleureux et vif pouvait laisser entrevoir le rebelle et l’insoumis de l’entre deux-guerres. Il échangeait des idées et parlait rarement de lui-même. Il recherchait l’exactitude et la vérité vraie en toute chose. »