Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ALLÈGRE

Ouvrier du Bâtiment — CGT — CGTSR — Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 28 août 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Le 18 décembre 1924, Allègre fut élu secrétaire de la Bourse du Travail de Lyon. Au premier tour, il était pourtant arrivé en dernière position avec seize voix contre vingt-quatre à Champouret et dix-neuf à Trivery. Ce dernier, un confédéré, réformiste avoué, se désista alors pour lui : « Allègre est contre les partis politiques à la Bourse du Travail tandis que Champouret représente la candidature du Parti communiste » ; au deuxième tour, trente-six voix allèrent à Allègre contre vingt à Champouret. En 1925, Allègre dirigea un comité d’action syndicaliste contre la guerre inspiré par les Jeunesses syndicalistes du Cartel autonome du Bâtiment, mis en place pour faire pièce, sur une base syndicaliste révolutionnaire, à la campagne du PC pour le soutien de la lutte d’Abd-el-Krim au Maroc.

Le 18 novembre 1926, son mandat au secrétariat de la Bourse arrivant à expiration, il se représenta et recueillit au premier tour trente et une voix contre vingt-cinq à Cleyet et vingt-quatre à Chapuis. Au deuxième tour, pour « déjouer les manœuvres d’un comité mixte d’unité syndicale, filiale avouée du Parti communiste » (il s’agissait d’un comité inspiré par des éléments de la CGTU), les confédérés bloquèrent leurs voix sur Cleyet qui rassembla quarante suffrages contre vingt-neuf à Allègre, alors membre de la Commission administrative de la CGT-SR et accusé de trahison par ses anciens supporters.

En 1927, il défraya de nouveau la chronique de la Bourse du Travail. Le 27 juillet, une commission d’enquête, nommée par le conseil d’administration de cet organisme, condamna son comportement et l’accusa d’avoir détourné de l’argent à son profit. Il est vrai que, quelques mois plus tôt, un violent conflit l’avait opposé à Théophile Leclair, l’un des secrétaires de la Bourse à propos de l’habilitation du syndicat unitaire des boulangers. Allègre soutenait l’affiliation d’un syndicat des boulangers confédéré totalement moribond. Le 7 janvier 1927, le désaccord avait dégénéré en un échange public de coups entre Allègre et Leclair.

Attaqué sans relâche par des adversaires aussi nombreux que divers, il disparut alors des activités de la Bourse car le syndicat confédéré des boulangers qui l’avait délégué au conseil d’administration fut remplacé le 3 août par le syndicat unitaire.

En février 1935 cependant le syndicat général des plâtriers-peintres désigna pour le représenter au conseil d’administration de la Bourse, un nommé Allègre, habitant 7, rue Moncey. Était-ce lui ? Il semble bien. Les anciens militants du Cartel du Bâtiment ont conservé de lui l’image d’un homme « qui lisait parfois jusqu’à quatre heures du matin ». Il s’est retiré près d’Issoire.


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