Engagé volontaire, Jean Beauquis fut, à Cherbourg, en 1890 cassé de son grade de caporal pour avoir promené un drapeau roulé qui ne laissait voir que le rouge. A son retour, bien qu’ayant une certaine instruction, il refusa un poste au PLM pour devenir apprenti ébéniste à Annecy où il était l’un des diffuseurs de La Révolte. Le 28 janvier 1894, il fut arrêté pour avoir crié dans un café où il déclamait des poésies anarchistes, « Vive Ravachol ! Vive Vaillant ! », provoqué des militaires et prononcé une diatribe antimilitariste particulièrement violente et verte ; en avril la cour d’assises de la Haute-Savoie l’acquitta. L’enquête avait permis d’établir ses relations avec un groupe parisien, de saisir une correspondance où l’on envisageait avec faveur la propagande par le fait, en même temps qu’un grand nombre d’exemplaires du journal La Révolte et de brochures anarchistes, de Kropotkine notamment, qu’il s’apprêtait à diffuser.
Après son acquittement, Beauquis, qui, au début des années 1900, avait été inscrit comme “nomade” à l’état vert n°1 des anarchistes disparus et/ou nomades, évolua peu à peu vers le socialisme devenant un militant actif de la SFIO dans la fraction hervéiste (voir sa notice complète dans le Maitron).
BEAUQUIS, Jean Philibert
Né à Annecy (Haute-Savoie) le 3 avril 1872 — Ouvrier ébéniste ; représentant de commerce — Annecy (Haute-Savoie)