Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ALDAMAS, Alejandro

Mécanicien maritime — New York
Article mis en ligne le 23 juin 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Émigré espagnol aux États-Unis, Alejandro Aldamas participait à l’été 1912 à une grève des mécaniciens maritimes de New York. Victime d’une provocation policière, il allait être condamné à une lourde peine.

Au juge d’instruction instruisant son procès, Alejandro Aldamas déclarait : « Le 8 juillet 1912, vers 9 heures du soir, se sont présentés au siège de l’Union des machinistes plusieurs personnes suspectes qui me prièrent d’envoyer plusieurs machinistes à la Morgan Steamship Company. Or cette compagnie étant boycottée par les grévistes, j’ai refusé dobtempérer. J’ai été insulté, provoqué, menacé à main armée, vitupéré. Né cédant pas à leur entreprise d’intimidation, je me suis contenté de leur montrer la porte… plusieurs grèvistes arrivant à ce moment même au siège du syndicat décidèrent de decendre dans la rue. Je les y suivis. Ce fut aussitôt la pagaille. Puis le jeu se découvrit : la police qui était aux aguets intervint. Un sbire vint sur moi revolver au poing. Il m’aurait abattu si je ne lui avais point fait, d’un coup violent, mordre la poussière. Tuer ou être tué, telle était l’alternative. L’assassinat récent d’Andrea Rodriguez, un compagnon de travail et de grève, ne me laissait aucune illusion sur le comportement des policiers… Il fallait que je fasse front. J’étais armé, je tirai et blessai un, deux, trois puis quatre des provocateurs qui me serraient les flancs. Quand je n’eus plus de balles pour me défendre, succombant sous le nombre, je fus pris et jeté en prison ». Aldamas était alors inculpé de « port d’arme et d’agression ». Une vaste campagne de solidarité en sa faveur était déclenchée fin 1912 par Luigi Galleani dans les colonnes du journal Cronaca Sovversive. Au procès qui s’ouvrit le 27 janvier 1913 à Brooklyn les agents reconnurent qu’Aldamas était grièvement blessé lorsqu’il avait ouvert le feu et les avocats parvinrent à prouver l’état de légitime défense. Le 1er février 1913 Aldamas était toutefois condamné pour « blessure à agent » à 18 mois de travaux forcés. Il accomplit sa peine au pénitencier de Sing Sing l’un des plus dirs établissements des États-Unis. A sa libération en pleine première guerre mondiale, il était expulsé en Espagne où on perd sa trace.


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